“Packing”, le mot de février dans le Dicogay

Tous les mois, Hétéroclite se propose d’éclaircir un mot du jargon homosexuel et des minorités de genre : en février, place à packing.

Packing : mot anglais. Psy : technique fondée sur le réchauffement thermique rapide de la peau obtenu en enveloppant le corps de l’enfant dans des serviettes mouillées froides. Utilisée pour le traitement des enfants et adolescents autistes les plus gravement malades, ou qui présentent des troubles graves du comportement. Queer : Pratique consistant à introduire un simili-pénis sous son pantalon.
«Ah si j’avais une bite !» Nombreuses sont celles qui se sont au moins une fois dans leur vie lamentées, déplorant le piètre usage que faisaient les mâles de leur précieux outil. Pour des raisons sexuelles évidentes et pour d’autres ayant à voir avec la mise en cause théorique des catégories de genre, certaines femmes se sont mises à glisser des godemichés sous leurs pantalons. Cette pratique est notamment d’usage chez les lesbiennes Butch, qui cultivent les stéréotypes de la virilité comme une Pom-Pom girl rajouterait du coton dans son soutien-gorge. Se packer, c’est donc s’arranger pour en avoir. Et s’il on veut pousser plus loin l’expérience de la métamorphose sans recourir à la chirurgie, il faudra dissimuler sa poitrine grâce à la technique du binding, qui consiste à comprimer les seins avec une ceinture. Certaines chercheuses militantes lesbiennes comme Marie-Hélène Bourcier invitent leurs élèves à faire l’expérience du packing pour ressentir différemment l’espace public, le regard de l’autre, sa façon de marcher et finalement changer de comportement. D’après elle, le port de l’engin suffit à moduler les rapports de domination entre hommes et femmes. Qui a dit que l’habit ne faisait pas le moine ?

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