Un festival, des festivaux

Hétéroclite vous propose un tour d’horizon des concerts à ne pas manquer dans la région cet été (plus un bonus track à Belfort) et une appréciation du degré d’hétéroclitabilité de chacun…

Les choix d’Alban Cohendet

Les bricolgirls
Doux comme un Créma framboise, le monde de CocoRosie incite à l’hédonisme et à la paresse moelleuse. En trois albums, dont le sublime La Maison de mon rêve, les deux sœurs américaines ont réussi à créer un réel univers artistique proche du folk psyché d’antan. Leur musique, savamment construite de façon artisanale, apparaît d’une simplicité déroutante et envoûtante. Un moment de grâce sonore à savourer sur scène, à la tombée de la nuit, dans le cadre propice de Fourvière.
Le 30 juillet aux Nuits de Fourvière-Lyon 5
Degré d’hétéroclitabilité : 91%

L’éternel revenant
Pour la 120e fois, il est de retour. Et si un temps on avait pu émettre des réserves sur le bonhomme et ses excès, on est aujourd’hui conquis par son dernier album Amours suprêmes. Daniel Darc, ancien chanteur de Taxi Girl («Cherchez le garçon…») et icône du rock hexagonal, livre ici un véritable bijou, dans la veine destructrice qui fit sa réputation. Sauf que maintenant il a 49 ans et forcément, la verve et les thèmes de préoccupation ont changé, sans altérer le rendu.
Le 11 juillet au festival Musilac-Aix-les-Bains
Degré d’hétéroclitabilité : 80%

Les jeunes et jolis
Découvert grâce à Internet et encensé par la presse bobo-intello, le groupe français Cocoon a été l’attraction musicale de 2007, notamment avec le tube efficace On my way. Inspiré par les airs folks venus d’outre-Atlantique (on pense à Bob Dylan, Sufjan Stevens ou Elliott Smith) et n’hésitant pas à enrichir son style d’autres courants (dont la pop), le tout jeune duo auvergnat compose des ballades fluettes sans grande prétention ; à part celle de ravir nos oreilles. On n’en demandait pas plus.
Le 24 juillet dans le cadre du Cabaret Frappé-Grenoble<br<Degré d’hétéroclitabilité : 52%

Les choix de François Cau

Nouvelle nouvelle vague
Pour les avoirs vus en première partie de Franz Ferdinand (ils défendaient à l’époque leur très beau The Back Room), on peut vous le dire crânement, les mains sur les hanches, les jeunots de Editors sont de véritables bêtes de scène. Des interprètes littéralement hantés par leur “new new wave” furieuse, leur efficacité mélodique imparable, la majesté de leurs productions (écouter leur second album, An end has a start, pour s’en convaincre), la maturité vocale insolente de Tom Smith. Avec celui des Wombats (qui jouent le même jour) le live d’Editors pourrait bien être LA grosse claque de l’édition 2008 de Musilac.
Le 13 juillet au festival Musilac-Aix-les-bains
Degré d’hétéroclitabilité : 90%

Franche touche
Le combo électro-rock parisien Poni Hoax avait frappé un grand coup avec son single Budapest, ritournelle dark portée par la sublime voix feulée d’Olga Kouklaki. Si l’on retrouve cette dernière sur le morceau The Soundtrack of your Fears, extrait du nouvel album Images of Sigrid, le disque emprunte des voies plus disparates, entre une énergie rock qu’on ne soupçonnait pas forcément et des hommages à moult pans des musiques électroniques.
Le 23 juillet dans le cadre du Cabaret Frappé-Grenoble
Degré d’hétéroclitabilité : 80%

L’homme éléphant
Contrebassiste possédé, esthète de la prose des fonds de bouteille de fins de soirées, le génial Fantazio et ses compositions indescriptibles (du punk manouche, si vous pouvez vous figurer la chose) seront de passage au festival Rock on the Oule, le 6 août à 20h. Pour prendre pleinement conscience du talent de cet éternel nomade musical, on ne saurait se contenter de l’écoute de son – excellent – album The Sweet Little Mother Fuckin’Show, il FAUT voir l’homme en action, maltraiter son instrument avec un amour infini, éructer puis chuchoter des paroles en quatre langues, renverser le public par sa fièvre communicative.
Le 6 août au festival Rock on the L’Oule-La Motte Chalancon
Degré d’hétéroclitabilité : 60%

Bonus : La lady de Brooklyn
Bon, c’est pas vraiment dans le coin, mais on ne pouvait manquer de vous signaler le concert de Santogold aux Eurockéennes de Belfort. On avait beau s’être préparé au choc en écoutant en boucle les deux singles L.E.S Artistes et Creator, on ne s’attendait pas à une telle baffe à l’écoute de son premier album éponyme, aisément l’un des disques de l’année. Si cet opus joue la prédominance pop-rock, c’est pour mieux prendre l’auditeur à revers et l’emporter dans un tourbillon de références tous azimuts, qui séduira autant les amateurs de productions complexes que les avides de classiques instantanés, jouissifs en diable. À défaut de vous rendre à Belfort, achetez donc son disque et écoutez-le en boucle tout l’été (addiction garantie).
Le 5 juillet aux Eurockéennes-Belfort
Degré d’hétéroclitabilité : 127%

www.nuitsdefourviere.fr
www.musilac.com
www.cabaret-frappe.com
www.eurockeennes.fr

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