EDVIGE : réactions

Michel Chomarat, chargé de mission «Mémoires» à la ville de Lyon L’histoire se répète

«Cela montre une fois de plus que les gays sont devenus des consommateurs comme les autres, sans aucune conscience politique. Dans les années 80, on aurait peut-être occupé un commissariat, je n’en sais rien, mais au mois fait quelque chose. L’histoire se répète, je ne pensais pas revoir de telles choses. Et face à tout ça il n’y a rien : où est la gauche, où est le PS ? Je suis plus que révolté, je ne sais plus quoi faire».

David Souvestre, président de la Lesbian and Gay Pride de Lyon Mobilisation satisfaisante en Rhône-Alpes

«Nous sommes vite montés au créneau, on a essayé de mobilisé les élus de la région, avec le FGL, Moove et l’Autre cercle. Huit députés et sénateurs de gauche ont posé des questions écrites au ministre de l’Intérieur. Étant donné la période, entre les débats sur les 35h et les congés d’été, ça me paraît satisfaisant pour Rhône-Alpes. Seulement élus de gauche. Ça l’est beaucoup moins globalement : les media, les hauts responsables politiques et l’ensemble de la population ont mis du temps à réagir et sont encore trop eu nombreux à le faire étant donné l’enjeu. Je crois que les gens se sont habitués à être fichés, cela ne les choque même plus».

Bertrand Delanoë, maire de Paris – Le Monde
Dérapage grave

«La défense des libertés individuelles est plus indispensable que jamais, par exemple quand le fichier Edvige classe les citoyens selon leurs convictions, leur état de santé ou leur identité personnelle. La lutte nécessaire contre la délinquance ou le terrorisme ne justifie pas ce dérapage grave»

Gaylib
En quoi ces données sont-elles utiles ?

«Si GayLib reconnaît que les fichiers de police et de gendarmerie revêtent une importance capitale dans la prévention et la lutte contre la criminalité, et contribuent ainsi à une société plus sûre, il regrette la mise en œuvre d’un tel fichier sans qu’il soit explicité en quoi des données sur l’orientation sexuelle ou l’état de santé d’un individu puissent être utiles à « l’information du gouvernement ou à la prévention des troubles à l’ordre public » (…) GayLib souhaite connaître les finalités exactes de ce type d’enregistrement ainsi que ses objectifs opérationnels en matière de préservation des intérêts de l’Etat et de protection des citoyens. Dans l’attente de ces explications, GayLib demande la suspension de ce fichier».

Guy Fischer, Vice-président du Sénat et sénateur du Rhône (PCF), Question écrite au Gouvernement Incompatible avec notre démocratie

«Monsieur Guy Fischer appelle l’attention de Madame la Ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales sur les vives réactions suscitées par le décret n° 2008-632 du 27 juin 2008 créant un traitement automatisé de données à caractère personnel dit «EDVIGE» /…/ Face à la légitime mobilisation contre un fichier liberticide et incompatible avec notre démocratie, il lui demande de tenir compte de la vox populi en retirant au plus tôt le décret du 27 juin 2008»

Amnesty International
Un niveau de surveillance disproportionné

«Ce fichier, créé dans le cadre de la mise en place de la Direction centrale de la sécurité publique, “institue un niveau de surveillance des citoyens disproportionné” et permet notamment de collecter sous certaines conditions des informations ayant trait à la santé ou à l’orientation sexuelle des personnes concernées, ce qui peut déboucher sur des discriminations».

Force Ouvrière
Violation des principes républicains

«FO ne saurait tolérer que des militants syndicaux et leurs proches soient fichés du fait de leur seul militantisme ou de leur seule adhésion syndicale. FO dénonce une mise en cause de la présomption d’innocence, et une violation des principes républicains. FO conteste la possibilité de fichage des personnes selon leur orientation sexuelle, leur origine ethnique ou leur état de santé.»

Association des Paralysés de France
Un «fichage» des militants qui ne dit pas son nom

«L’APF tient à réagir vivement quant à la mise en place du fichier Edvige. En effet, ce “fichage de militants” qui ne dit pas son nom met de fait en cause toutes les personnes qui aujourd’hui sont investies pour défendre des idées, des droits, des personnes /…/ L’APF s’inquiète de l’esprit de ce fichier qui tend à faire penser que participer à la vie de la société et défendre des valeurs, ce serait mettre la démocratie en danger !»

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