Iron Man, le film

iron manIron Man, de Jon Favreau. M6 Vidéo.

 

Il y a beaucoup de raisons d’aimer cet étonnant Iron Man, anomalie systémique d’un bon film signé par un tâcheron transcendé par un matériau plus fort que lui. Sa manière particulièrement audacieuse de filmer la construction d’un super héros (un corps, puis un prototype en dur et finalement une création mi-humaine, mi-virtuelle) par exemple… Mais la plus gonflée reste d’en décrypter le sous texte sexuel d’Iron Man: au départ, Tony Stark est clairement présenté comme un vendeur d’armes noceur, cynique et tombeur de jeunes demoiselles. Après une longue séance de torture dans les montagnes afghanes, non seulement il s’équipe d’une armure en ferraille activée par un cœur artificiel et électronique, mais surtout il en ressort totalement dévirilisé. Sa secrétaire ne lui fait même plus d’effet ; plus encore, c’est elle qui doit s’introduire en lui à la faveur d’une séquence qui ressemble à un fist fucking déguisé (le dialogue est éloquent : «c’est gluant», «c’est dur», «ça pue»). Cet humour camp tient jusqu’au bout du film : là où les autres super héros se planquent derrière leurs névroses, Iron Man fait un spectaculaire coming out. On ne doute pas que l’excellent Robert Downey Jr, qui a prouvé avec Tonnerre sous les tropiques à quel point il aimait les identités brouillées, est pour quelque chose dans cette délectable ambiguïté : pour lui, s’envoyer en l’air ne veut pas seulement dire toucher les cieux, mais aussi affoler la boussole des genres.

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