“Politique des petits pas”

Jean-Michel Durand est le nouveau président de Gaylib, le mouvement associé à l’UMP qui traite des problématiques sociales et politiques liées à l’homosexualité.

Peut-on qualifier Gaylib de «lobby» ?
Nous ne revendiquons pas l’usage de ce terme pas mais en pratique, les actions que nous menons procèdent bien d’une stratégie de lobbying. Si nous n’utilisons pas trop ce mot, c’est que nous mettons un point d’honneur à formuler des projets non réductibles aux problématiques gays et lesbiennes. Le statut des tiers dans l’éducation des enfants ou l’idée du contrat d’union civile, par exemple, ne concernent pas spécifiquement les homosexuel(le)s.

Les membres de l’UMP affichent des positions très diverses, voire contradictoires, sur les sujets qui vous intéressent ; comment gérez-vous cette discordance ?
Le terme discordance est fort. Comme toutes les familles, l’UMP est composée de sensibilités différentes. Nous menons un travail très important au sein de notre parti, auprès de tous ses membres. Nous avons par exemple reçu Christine Boutin à deux reprises et même si nous sommes en désaccord, nous tachons d’échanger dans le respect des positions de chacun. Il y a bien sûr une exception avec le cas de Monsieur Vanneste, sur lequel nous avons manifesté publiquement notre désaccord avec l’UMP. Nous avons appelé les électeurs à ne pas voter pour lui à lors des municipales à Tourcoing en mars 2008.

Concrètement, sur quels dossiers faites vous pression à l’UMP ?
Nous avons obtenu de belles victoires ces derniers temps. Sur le plan international tout d’abord, nous sommes fiers de la reconnaissance par la France de la Journée mondiale contre l’homophobie ainsi que de la proposition de dépénalisation universelle de l’homosexuelle, portée par Rama Yade aux Nations Unies. Au niveau national, le projet de loi sur l’autorité parentale et le statut des tiers, on le doit pour 80% à Gaylib.

Justement, ce projet de loi parait très peu suffisant pour beaucoup d’associations ; Gaylib adopte la stratégie des petits pas ?
Oui, absolument. Nous sommes conscients qu’il faut commencer par convaincre les membres de l’UMP puis la population française. Ce projet de loi n’est sans doute pas suffisant, mais c’est en un pas en avant important. Une fois que le statut du tiers sera passé, accorder l’adoption pour le second parent quand il n’y a qu’une filiation relèvera du bon sens. L’autre pilier de nos revendications, c’est l’union civile, qui figurait dans le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy. Nous continuons de travailler sur le sujet et un projet de loi devrait être présenté avant 2012.

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