RDV avec… Sophie

Son décor c’est la nuit. Pourtant, il y a six ans à peine, celle qui est aujourd’hui la “barmaid“ phare de la nouvelle discothèque lesbienne de Lyon, piercing sur l’arcade gauche, enfilait chaque matin la tenue plus classique de secrétaire.

C’est en boîte de nuit hétéro, près de Vienne, que Sophie a découvert la vie nocturne. Très vite, son sourire discret mais franc, ses yeux en amande, héritage d’une lignée maternelle originaire du Vietnam, des yeux tantôt timides, tantôt déshabilleurs avec lesquels elle joue finement et sans complexe, ont été captés par le milieu lesbien de Lyon. Elle a été la figure attrayante du F&G bar puis s’est installée quelques mois au L Bar et, depuis le 20 novembre, elle officie chaque week-end derrière le bar flambant neuf du Marais (re)monté rue Terme dans le 1er. «En entrant au Marais, j’ai retrouvé le dynamisme de la nuit qui me manquait. Déjà quand je bossais au F&G, je voulais travailler au Marais. Annick est quelqu’un qui s’est beaucoup investi dans le milieu et qui peut m’apprendre beaucoup de choses. Pour l’ouverture, il y a eu énormément de stress. On se demandait vraiment si les gens allaient venir ou pas. On espérait que le fait d’avoir gardé le nom allait nous permettre de retrouver les anciennes clientes». Pari apparemment gagné. On a retrouvé Corynne Charby sur les platines d’Isadora ! «Quand Isadora a remis les tubes de l’ancien Marais, les filles étaient super contentes. Le paysage lesbien lyonnais se dessine beaucoup par générations. Les anciennes d’un côté, les très jeunes de l’autre. Ça reste des lieux de drague, donc il faut cette cassure. Moi je suis entre les deux, pas trop vieille pour les minettes de vingt ans, pas trop jeune pour les plus âgées. C’est pratique pour draguer !». Sophie, née à Lyon d’un papa croix-roussien, espère un jour pouvoir ouvrir elle-même son établissement. En attendant, elle se forme au métier exigeant du bar, teste avec application les mélanges d’ingrédients qui constitueront probablement les cocktails de sa future carte. Et elle savoure sa notoriété locale parfois trop, beaucoup trop envahissante. «La reconnaissance, ça me manquait trop mais, il y a des soirs où j’en ai un peu marre d’être le centre d’intérêt». Sophie, une vodka citron, ça ira mieux !

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