Tempo forte

Théâtre et musique se feront la cour pendant les trois jours d’un évènement organisé par la Renaissance à Oullins : Tempo Cabaret.

«On peut parler du monde sans prêchi-precha». Au moins c’est dit. Jean Lacornerie soupire un peu lorsqu’il évoque un certain théâtre à la française, où la question du divertissement est toujours suspecte. Le directeur du théâtre de la Renaissance est un fervent défenseur d’un théâtre que l’on pourrait qualifier «de genre» : on a pu voir dans les programmations de son établissement du théâtre musical, de l’opérette, de la magie autant que des formes plus traditionnelles. En décembre, avec Tempo Cabaret, on y célébrera le cabaret sous toutes ses formes ; l’ambition du metteur en scène à l’initiative de cet événement est de proposer chaque année «une carte postale du théâtre musical en France». En effet, la «discipline», s’il en est une, n’est pas du tout structurée : on peut voir quelques spectacles dans les théâtres subventionnés, d’autres dans des lieux du spectacle privé : certains passent allègrement d’un univers à l’autre comme Le Cabaret des hommes perdus que l’on avait pu voir au Toboggan il y a deux ans. C’est un des acteurs, magnifique, de cette pièce que l’on retrouvera d’ailleurs sous les traits de Madame Raymonde à la Renaissance. Avec ce personnage, Denis d’Arcangelo s’inscrit dans la tradition du cabaret travesti et de la chanson réaliste à la Arletty. Dans des registres complètement différents, Nicolas Ducron mettra en scène Marx, les Sex Pistols, Boris Vian ou encore Senghor dans un Cabaret des engagés, Jean Boillot transformera No Way Veronika, une pièce d’Armando Llamas, en cabaret technologique 80’s. Le point commun entre toutes les propositions de Tempo Cabaret ? Selon son programmateur, «un certain rapport, très adressé, avec le public ainsi que le goût de la fantaisie et du rire». Entre les spectacles, Jean Lacornerie recevra amis et invités surprises pour des impromptus qui donneront le sentiment, pendant quatre jours, que le spectacle ne cesse jamais vraiment.

Scènes de décembre

Treize degrés sud
D’après Shakespeare, mise en Scène Gilles Pastor
«Pourquoi Treize Degrés Sud ? Pourquoi pas La Tempête ? Et pourquoi pas Tempête à Salvador comme on dirait Alerte à Malibu ? Je n’ai pas transposé La Tempête de Shakespeare, je l’ai transportée à Salvador de Bahia à la latitude 13° Sud». Gilles Pastor
Jusqu’au 4 au Théâtre du Point du jour, 7 rue des Aqueducs-Lyon 5 / 04.78.15.01.80

Mon Képi blanc
De Sonia Chiambretto, mise en scène Hubert Colas.Sonia Chiambretto vient de connaître un formidable succès au Théâtre de la Cité Internationale avec une trilogie intitulée CHTO, montée par Hubert Colas. Mon Képi blanc en est le deuxième volet, un monologue sur la Légion et les colonies, établi d’après des témoignages recueillis par l’auteure.
Du 15 au 18 au Théâtre Les Ateliers, 5 rue Petit David-Lyon 2 / 04.78.37.46.30

Philoctète
De Jean-Pierre Siméon (d’après Sophocle), mise en scène Christian Schiaretti.Le grand Laurent Terzieff incarne Philoctète, dans une réécriture par Jean-Pierre Siméon de la pièce de Sophocle..Jusqu’au 23 au Théâtre National Populaire, Petit Théâtre du TNP, rue Louis Becker-Villeurbanne / www.tnp-villeurbanne.com

Kiss Kiss
D’Eugène Durif, mise en scène Karelle Prugnaud.Karelle Prugnaud a enchanté le public lyonnais aux Subsistances avec La Brûlure du regard en septembre dernier. La revoici sur un texte de son auteur de prédilection, Eugène Durif, pour un spectacle sur «un couple en fin de parcours, saisi dans son intimité».Du 15 au 22 au Théâtre de l’Élysée, 14 rue Basse-Combalot-Lyon 7 / 04.78.58.88.25

Tempo Cabaret, du 10 au 13 décembre
Au théâtre de la Renaissance, 7 rue Orsel-Oullins / 04.72.39.74.91
www.theatrelarenaissance.com

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