On dirait le Sud

Nashville Pussy, en dehors d’un léger glissement sur cinq albums d’un heavy teinté de glam à un hard rock sans chichi, n’a pas bougé d’un poil. Leur son peut paraître classique avec des riffs rentre-dedans, des tubes et une place d’honneur accordée aux guitares. Rien d’extravagant donc pour un groupe coincé entre Motorhead et AC/DC. L’excentricité est ailleurs. Le groupe s’articule depuis plus de dix ans autour de Blaine Cartwright et de sa femme, Ruyters Suys, à la guitare. Rejoints par un batteur et une bassiste, les Américains choquent. Si Get some! nous avait semblé un peu plus groovy et moins rugueux, ils affirment clairement avec From Hell to Texas — leur dernière production sortie il y a tout juste un an — leur nouvelle tendance rock sudiste, appuyée par une pochette pas chic mais choc : des cowgirls perverses, des flingues et de la dynamite. Depuis leurs débuts, les Nashville n’ont cessé de provoquer. En 1998, Let Them Eat Pussy, leur premier album, exhibe deux rockeuses en cuir et léopard qui se font faire une gâterie par deux mastodontes. La sexualité débridée est au cœur de leur imagerie mais aussi de leurs concerts. Si les musiciennes sont en débardeur en début de set, elles finissent presque toujours en sous-vêtements. Blaine Cartwright et le batteur Jeremy Thompson assurent le look non moins sexy du bear-biker : casquette, chemise à carreaux et grosses moustaches. Les textes de leurs chansons ne vont bien sûr pas à contre-courant et assument un côté white trash semblable à celui de leurs mentors, les très controversés Lynyrd Skynyrd (considérés comme les fondateurs du rock sudiste et dont Nashville a assuré les premières parties). Mais les Nashville ne font que s’amuser. Ils transmettent avec beaucoup d’humour des images d’une Amérique sudiste sans autres valeurs que la baston, le hard-rock, l’alcool et le sexe. Pas plus provocateurs que les écrits des auteurs sudistes de l’après-guerre. À peine plus crus qu’un Tennessee Williams et ses œuvres truffées de brutes. Peut-être juste un peu moins poétiques.

Nashville Pussy, le 27 février au Ninkasi Kao, 267 rue Marcel Merieux-Lyon 7 / 04.72.76.89.00

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