Biologie de l’homosexualité : on naît homosexuel, on ne choisit pas de l’être

100228_11slectionlivreDe Jacques Balthazart (éditions Mardaga)

Être homo : inné ou acquis ? Sa réponse, Jacques Balthazart la donne sans ambages : l’homosexualité ne se détermine pas au cours de l’éducation mais durant la vie embryonnaire. «Des études scientifiques suggèrent que les homosexuels auraient été exposés durant leur vie embryonnaire à des concentrations atypiques d’hormones, trop d’androgènes pour la femme et inversement pour l’homme, durant une phase précise du développement de l’embryon», précise le chercheur dans une interview à la RTBF. Jacques Balthazart prend à rebours toutes les théories queer de ces dix dernières années, qui postulent justement le caractère culturel des pratiques sexuelles. Il justifie sa démarche : «en montrant que l’homosexualité est liée à des facteurs prénataux, je souhaitais essayer d’aider les gens qui vivent cette sexualité atypique et déculpabiliser les parents». Le chercheur s’inscrit ainsi dans un courant que l’on peut qualifier d’essentialiste, où la sexualité est vue comme un impératif biologique. Les queer studies, Judith Butler en tête, accusent ce courant de conduire à une vision trop restrictive des possibilités sexuelles : les essentialistes comme Balthazart imaginent l’existence d’un «vrai sexe», ancré biologiquement, qu’il s’agirait de découvrir. Au-delà de son inscription dans un courant de pensée réputé conservateur, la théorie de Jacques Balthazart suscite des inquiétudes plus spontanées. Puisque l’homosexualité serait une donnée biologique, ne peut-on pas craindre que se développent des recherches destinées à “corriger“ ce type de données ? Des positions à surveiller de près.

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