Kaija en scène

100228_9BiennaleMusiquesenScneimKaija Saariaho porte un nom imprononçable, est finlandaise et compositrice. Rencontre avec une femme toute en richesse créatrice, invitée d’honneur de la Biennale Musiques en Scène.

Pourquoi le projet de James Giroudon et du GRAME (Centre National de Création Musicale) vous a-t-il séduit ? Pour quelles raisons musicales vous êtes-vous engagée dans cette biennale ?
Du fait de la création de mon opéra Émilie, je vais passer plusieurs semaines à Lyon pour les répétitions et les représentations. C’est une bonne occasion de donner au public lyonnais la possibilité de faire plus amplement connaissance avec ma musique. Le projet que le GRAME et James Giroudon ont construit s’avère vaste et varié, les divers aspects de ma musique sont présentés. Par ailleurs, j’aime beaucoup travailler avec de jeunes musiciens, et le GRAME collabore avec les conservatoires locaux de manière fructueuse. J’avais donc plusieurs bonnes raisons d’accepter cette résidence.

Pour définir votre univers, on parle souvent de “musique spectrale“. Pouvez-vous mieux le définir ?
Définir sa musique n’est pas une chose facile… La musique spectrale de Gérard Grisey et Tristan Murail m’a en effet influencée pendant mes études mais pourtant, ma musique n’est pas spectrale. Mes techniques compositionnelles ont des inspirations très différentes, par exemple Ligeti, Berio ou Nono. Mais aussi Jimi Hendrix, Billie Holiday ou encore la chanteuse indienne Lakshmi Shankar. Tous ces éléments, d’une grande variété, m’ont servi à trouver ma propre musique. Si l’on veut voir dans ma musique quelque chose de “spectral”, ce serait aujourd’hui plutôt de manière métaphorique, à travers mon travail sur la lumière.

Émilie est une création qui, comme tous vos opéras, est construite sur un livret d’Amin Maalouf. comment le lien se tisse-t-il entre son écriture et la vôtre ?
Nous avons d’abord un certain nombre de discussions sur la forme et le contenu. J’essaie aussi de verbaliser mes besoins musicaux, qu’Amin respecte toujours complètement. Il s’est révélé ainsi un collaborateur ouvert et sensible. Il commence à écrire et, à un certain moment, le livret est suffisamment avancé pour qu’il puisse me le donner pour la première lecture. Puis, nous faisons des modifications et de nouvelles lectures, jusqu’au moment où nous estimons être arrivés à un équilibre. Je commence alors la composition, durant laquelle, parfois, nous modifions encore ensemble certains détails du livret. L’écriture d’Amin est pleine d’images qui invitent à la musique, et dans le même temps, il construit ses phrases de manière aérée, de telle sorte que je sens vraiment que le texte est fait pour ma musique.

 

Tout Kaija

Kaija Saariaho est née en 1952 à Helsinki. Elle est la compositrice invitée de la cinquième Biennale Musiques en Scène, placée sous la direction artistique de James Giroudon. De nombreuses manifestations tourneront donc pendant trois semaines autour de ses œuvres. Le clou de cette très riche programmation sera probablement la création mondiale de son dernier opéra, Émilie, d’après un livret de l’écrivain Amin Maalouf, qui décrit les derniers jours de la femme de lettres et égérie des Lumières Émilie du Châtelet (1706-1749).

Émilie
Les 4, 10 et 13 mars à 20h et le 7 mars à 16h
À l’Opéra de Lyon
1 Place de la Comédie-Lyon 1 / 08.26.30.53.25

Rencontre autour d’une œuvre, Kaija Saariaho
Les 4 et 10 mars à 19h

Films d’opéras de Kaija Saariaho
Le 7 mars à 18h et le 8 mars à 12h30

Kaija Saariaho, musique de chambre
Le 9 mars à 12h30
À l’AmphiOpéra
1 Place de la Comédie-Lyon 1 / 08.26.30.53.25

Biennale Musiques en scène – Jusqu’au 21 mars – www.game.fr

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