Mai 2010

100501_1Unedemai«Il est des sujets pour lesquels, de temps en temps, il faut des rendez-vous de conscience personnels. Ça a été le cas pour la peine de mort et le pacs».
Jean-François Copé

Le chef de file des députés UMP confesse ne plus être tout à fait aussi hostile qu’auparavant au mariage homosexuel. Il lui a fallu du temps et un «rendez-vous de conscience personnel», comme «pour la peine de mort et le pacs». La prochaine fois, Monsieur Copé, au lieu d’attendre une révélation divine ou bien d’accéder à la sagesse après une longue méditation solitaire (et une analyse minutieuse des sondages), intéressez-vous aux gens, à leurs réalités. Ce qui doit motiver un avis, puis des décisions, sur ces sujets de société, ce n’est pas l’opinion, mais l’expérience des personnes qui vivent un état de droit insupportable car discriminant ou barbare. Maintenant que l’on vous sait capable de «rendez-vous de conscience personnels», on s’étonne de votre empressement à faire voter une loi contre le port du voile intégral dans une telle précipitation ; pourquoi aussi ne pas décréter l’état d’urgence ? Il ne s’agit pas ici de nier le sort inadmissible de ces femmes aliénées (qui s’aliènent pour certaines volontairement), mais de rappeler qu’il n’a jamais paru aussi urgent à aucun responsable politique de lutter pour l’égalité salariale entre hommes et femmes, ou pour les congés de paternité. Pas urgent non plus le combat en faveur du droit à vivre une relation sur le territoire français pour un couple dont les deux conjoints n’ont pas la même nationalité. Urgentes en revanche les expulsions d’individus présents sur le territoire depuis des années mais qui n’ont pas de papiers. Et si vous preniez votre prochain rendez-vous de conscience personnel le 12 juin à Lyon ? Vous y verrez rassemblés des milliers d’individus, à l’occasion de la Marche des fiertés, qui réclament un peu plus d’humanité dans l’examen des dossiers de ces gens que l’on veut renvoyer, refusant d’admettre dans de nombreux cas que leurs amis, leur famille, leur destin, c’est ici.

Poster un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.