festival écrans mixtes

La première édition du festival Écrans Mixtes prend forme

Le festival Écrans Mixtes aura finalement bien lieu, malgré les craintes exprimées par les organisateurs le mois dernier. On en connaît même déjà les dates : ce sera du 2 au 8 mars 2011.

Le mois dernier, l’association Écrans Mixtes publiait un communiqué de presse qui avait tout l’air d’une bouteille de détresse : sous un titre accusateur («La Ville de Lyon dit NON au festival Écrans Mixtes»), le texte déplorait la fin de non-recevoir apportée par l’adjoint à la Culture, au Patrimoine et aux Droit des Citoyens Georges Képénékian à la demande de subvention que l’association avait déposée en vue de l’organisation de la première édition du festival homonyme de cinéma gay et lesbien, prévu pour le début de l’année prochaine. Sans cette aide financière, c’était, d’après les organisateurs, l’existence même du festival qui était menacée.

Après quelques semaines d’incertitudes et une rencontre avec Samuel Bosc, chargé de mission au cabinet de Georges Képénékian, il apparaît désormais qu’un accord ait été trouvé entre l’association et les collectivités locales, qui se sont engagées à soutenir le festival : la Région Rhône-Alpes donnera 7000€, la Ville de Lyon et le Grand Lyon 4000€ chacun. En outre, la Ville mettra à disposition du festival ses espaces de communication (panneaux lumineux, abribus Decaux, etc.).

C’est donc bien un partenariat entre la Ville et Écrans Mixtes sur le long terme qui se profile. En échange de son soutien financier, la Ville attend de l’association qu’elle utilise ses institutions (bibliothèques, Institut Lumière, Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation et Archives de Lyon) et que le festival fasse écho à des manifestations culturelles existantes (comme la Fête du Livre de Bron) afin de créer un grand événement populaire, festif et culturel pour tous. De nombreux événements transversaux (expositions, colloques, etc.) se dérouleront dans ces institutions et donneront une envergure pluriculturelle à ce festival.

Une identité lyonnaise prononcée

Pour Ivan Mitifiot, coordinateur de l’association, «le festival Écrans Mixtes aura une identité lyonnaise. Il prolongera le travail effectué par l’Institut Lumière sur le patrimoine cinématographique et fera écho à la politique de la Ville sur la mémoire et le travail effectué par Michel Chomarat (chargé de mission mémoire pour la Ville de Lyon, Ndlr). On peut parler d’une véritable volonté politique de la Ville de voir un festival de cinéma traitant de cette thématique, sous le prisme du grand public. Et ce n’est pas de la langue de bois !».

Les spectateurs se verront offrir un avant-goût de ce nouveau partenariat entre la Ville de Lyon et Écrans Mixtes dès le début de l’année prochaine, puisque l’association projettera à l’Institut Lumière deux films qui feront écho à une exposition organisée à Lyon par Michel Chomarat autour de Jean Genet : Un chant d’amour (1950), de Genet lui-même, et Querelle (1982) de Rainer Werner Fassbinder, d’après le roman Querelle de Brest du sulfureux poète.

Un appel pour recruter environ une vingtaine de bénévoles sera lancé à la rentrée (probablement vers mi-octobre) pour porter l’événement, dont la première édition (du 2 au 8 mars 2011) aura pour thématique le new queer cinema, un genre venu des États-Unis à la fin des années 80 et au début des années 90 et porté par des cinéastes aujourd’hui bien installés dans le paysage du cinéma indépendant américain, comme Gus Van Sant, Todd Haynes ou Gregg Araki (voir photo). La seconde édition, quant à elle, portera sur la représentation de l’homosexualité au cinéma dans les pays du Sud.

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