Dansez maintenant

100919_Sanstitre1À la fois hommage au travail accompli depuis trente ans et pourvoyeur de nouveaux talents, la quatorzième édition de la Biennale de la Danse de Lyon reste fidèle à ses traditions, mêlant une sélection de reprises et de grands noms de la danse à des créations originales.

Hommage à Pina Bausch
Nelken, spectacle du Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch, sera joué du 15 au 20 septembre à l’Opéra de Lyon. Créée en 1982 et jouée pour la dernière fois en France pendant le Festival d’Avignon en 1983, cette pièce est l’occasion pour la Biennale de rendre hommage à la grande chorégraphe allemande, initiatrice du théâtre-danse, décédée en 2009. Sur une scène transformée en champ d’œillets, les acteurs/danseurs laissent parler leur imagination et abandonnent progressivement les carcans de la société pour recréer un rapport fusionnel avec la nature.
Nelken, du 15 au 20 sept. à l’Opéra de Lyon

Les travestis vieillissent aussi
Les Belges des Ballets C de la B, emmenés par Alain Platel et Frank Van Laecke, livreront pour leur part une réflexion sur le genre et le vieillissement avec Gardenia. Jouée cet été au Festival d’Avignon, cette pièce, née d’une idée de l’actrice belge transsexuelle Vanessa Van Durme, met en scène d’anciens travestis, artistes de cabaret, âgés de 60 et 67 ans, face à un jeune homme et à une femme entre deux âges. Convoquant aussi bien la danse, le théâtre que le chant, Gardenia interroge l’altérité. Le spectacle a aussi le mérite d’ouvrir une brèche sur la question de la vieillesse dans une communauté LGBT tout entière tournée vers la jeunesse.
Gardenia, du 29 sept. au 2 oct. au Toboggan-Décines

Les Américains à Lyon
L’édition 2010 de la Biennale de la Danse accorde également une place importante à la danse contemporaine américaine en accueillant les œuvres de trois grands chorégraphes d’outre- Atlantique. Le temps de deux soirées, pas moins de quatre spectacles de Trisha Brown, inventrice de la danse postmoderne américaine, seront donnés au Transbordeur de Villeurbanne : Opal Loop créé en 1980, Foray Forêt et You can see me, datant des années 1990, et L’Amour au théâtre (2009) sur des extraits du baroque Hippolyte et Aricie de Rameau. Autre grand nom de la danse américaine, William Forsythe et son travail de déconstruction des figures du ballet classique seront célébrés à l’Opéra de Lyon à travers deux spectacles : Quintett et Workwithinwork. Enfin, Bill T. Jones, chorégraphe très engagé sur les questions noires et queer, sera accueilli à la Maison de la Danse avec, pour la première fois en France, Fondly Do We Hope… Fervently Do We Pray, spectacle de commande commémorant le bicentenaire de la naissance d’Abraham Lincoln et interrogeant, dans un subtil jeu de noir et blanc, la race et la sexualité, mettant en parallèle la parole du président à l’origine de l’abolition de l’esclavage aux États-Unis et l’élection récente de Barack Obama.
Foray Forêt, Opal Loop, You can see me et L’Amour au théâtre, les 14 et 15 sept. au Transbordeur-Villeurbanne
Quintett et Workwithinwork, du 24 au 28 sept. à l’Opéra de Lyon-Lyon 1
Fondly Do We Hope… Fervently Do We Pray, du 18 au 22 sept. à la Maison de la Danse-Lyon 8

Trois créations attendues
En 2008, Maguy Marin avait présenté Turba à la Biennale de la Danse. Pour cette 14e édition, la chorégraphe, qui dirige le Centre Chorégraphique National (CCN) de Rillieux-la-Pape, proposera sa nouvelle création en exclusivité mondiale du 13 au 19 septembre dans le Petit Théâtre du TNP. Conçu pour ce lieu de représentation aux dimensions atypiques, ce spectacle, élaboré en étroite collaboration avec ses sept interprètes, promet bien des surprises, la chorégraphe ne s’interdisant aucune exploration. Bien connu des scènes lyonnaises, Abou Lagraa se propose quant à lui de bâtir un pont entre les deux rives de la Méditerranée. Il a créé une cellule contemporaine au sein du conservateur Ballet national algérien et recruté des danseurs de hip-hop dans les rues d’Algérie afin de mettre sur pied une version inédite du Boléro de Ravel et du Chant des Aurès de Houria Aichi, intitulée Nya. Enfin, Angelin Preljocaj, dont le Blanche-Neige a fait le tour du monde, sera de la partie avec sa nouvelle création, en collaboration avec le Théâtre du Bolchoï. Unissant la tradition russe à la danse contemporaine, ce spectacle, inspiré par L’Apocalypse de Saint-Jean et mis en son par un pape de la musique électronique, Laurent Garnier, ouvre la voie à un choc des cultures excitant.

Création 2010 de Maguy Marin, du 13 au 19 sept. au Petit Théâtre du TNP-Villeurbanne
Nya, du 26 sept. au 2 oct. au Transbordeur-Villeurbanne
Création 2010 d’Angelin Preljocaj, du 24 au 27 sept. à l’Amphithéâtre de la Cité internationale-Lyon 6

www.biennaledeladanse.com

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