New Wave

Milieu des années 80, dans une ville moyenne de province. Éric est un collégien solitaire et renfrogné dont l’horizon est borné par les murs de la ferme qu’exploitent ses parents. Le jour où Romain fait irruption dans sa classe, Éric se prend immédiatement de passion pour ce garçon qui constitue à bien des égards son parfait opposé : apparemment libre de toute attache, le nouvel arrivant va rapidement devenir pour Éric à la fois un ami et une âme sœur et l’initier aussi bien aux rudiments de la technique cinématographique qu’à la musique new wave qui déferle alors sur le continent depuis l’Angleterre. Mais un drame survient et Romain disparaît à jamais de la vie d’Éric aussi brusquement qu’il y était entré. Contrairement à ce que le pitch de ce téléfilm diffusé sur Arte en septembre 2008 laisse croire de prime abord, New Wave ne traite pas de la découverte par un adolescent de son homosexualité. Le réalisateur Gaël Morel a en effet la subtilité d’épouser la confusion des sentiments qui étreint Éric sans imposer au spectateur une interprétation forcément rationnelle et réductrice de ce trouble existentiel où s’entremêlent fascination, amour, amitié, désir… Ce qui l’intéresse plutôt, c’est la façon dont une simple rencontre, faite ici à l’âge fragile des premiers émois, peut changer une vie. La seconde partie du film devient alors une élégie cinématographique sur les thèmes du deuil et de l’absence de l’être aimé, jusqu’à ce qu’Éric trouve le moyen de surmonter l’anéantissement moral qui le dévaste. L’adolescent que l’on quitte alors à la fin du film n’a plus grand-chose à voir avec le gamin perdu du début : plus mature, plus assuré, il a perdu un ami, mais le spectateur comprend que la marque que lui aura imprimé cette rencontre fugace et intense est aussi précieuse qu’ineffaçable.
New Wave, De Gaël Morel (Outplay)

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