“Pressing”, le talk-show qui lave plus rouge

Chaque premier mercredi du mois, le metteur en scène Olivier Rey et le comédien Ivan Gouillon investissent une laverie lyonnaise pour animer Pressing, soit de savoureuses saynètes politiques à l’humour piquant.

pressing le talk show qui défroisse et rafraîchit

Remballez vos slips sales : avec Pressing, ce soir, votre laverie habituelle est réquisitionnée par de dangereux révolutionnaires bien décidés à vous décrasser les neurones. Ils sont armés (d’un fer à repasser et d’une boule à facettes), ils sont fluos, et ils ont des revendications à faire entendre. Entre deux machines à laver d’un orange assorti à son pantalon, Olivier Rey, metteur en scène, s’agite face à un tableau improvisé, marqueur à la main, dans une grande entreprise de démystification. À ses côtés, Ivan Gouillon, pro de l’impro et parfait concentré esthétique des années 70, ponctue la démonstration politique de son acolyte de petites remarques acerbes.

On définit des concepts, on cite des auteurs, on fait même des schémas, et pourtant – bizarrement – on ne se fait pas chier. C’est que l’entreprise est loin du cours magistral d’introduction à la science politique. À moins que certaines universités injustement méconnues ne pratiquent la dégustation de vin blanc et le blind-test musical comme méthodes d’apprentissage.

Le spectacle comme arme

À la manière d’une émission télévisée, le tandem d’amuseurs publics a choisi de découper ses spectacles en plusieurs rubriques qui suivent à peu près le cycle d’une machine à laver. Qu’importe si le repassage a lieu avant l’essorage car au final, Pressing tient enfin la promesse longtemps déçue par les dessins animés éducatifs de notre enfance : on apprend en s’amusant. Au programme : interviews d’invités, chroniques, quizz, vidéos projetées à même le mur… mais aussi quelques petits instants d’humour absurde rafraîchissants.

Adepte du mélange des genres, Olivier Rey poursuit l’exploration du spectacle comme arme militante, démarche à laquelle il s’était déjà essayé en 2009 avec la mise en scène de L’Achat du Cuivre de Bertolt Brecht. La rencontre avec l’hilarant trublion Ivan Gouillon a permis de donner corps à ce projet de talk-show qu’Olivier Rey fomentait depuis quelque temps déjà. «L’actualité politique, de plus en plus pressante, et même oppressante, nous a donné l’envie de réagir par des formes théâtrales pour essayer de remuer les gens», explique le metteur en scène. «On trouvait que la laverie était un espace public intéressant : un lieu de passage, de brassage, et où les gens s’ennuient souvent», résume-t-il. Pour ce numéro de février – le troisième de la série – le duo de choc s’apprête à dynamiter le mythe du couple, histoire de préparer la Saint-Valentin en beauté.

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