Jean-Philippe Vidal Les Trois Sœurs Tchekhov

Jean-Philippe Vidal met en scène “Les Trois Sœurs” de Tchekhov

110405_15thtreim2Pour Jean-Philippe Vidal, monter Les Trois Sœurs de Tchekhov aujourd’hui, c’est appeler chacun, homme ou femme, à prendre son destin en main.

Pas moins de quatre spectacles feront la part belle aux héroïnes de théâtre sur les scènes de la région lyonnaise en avril. Le Centre Théo Argence à Saint-Priest accueille une version marionnettiste de La Maison de Bernada Alba, de Federico García Lorca, mise en scène par Andrea Novicov. Au Théâtre Les Célestins, c’est l’Argentin Daniel Veronese qui revisite deux drames d’Ibsen, Maison de Poupée et Hedda Gabler dans le cadre du diptyque Le Développement de la civilisation à venir. Enfin, le Théâtre de la Renaissance à Oullins propose Les Trois Sœurs de Tchekhov, dans une mise en scène de Jean-Philippe Vidal.

Perte des illusions

Sur un grand plateau vide baigné de lumière bleue où quelques meubles permettent de figurer l’intérieur bourgeois de leur maison provinciale, les trois sœurs Prozorov, Olga, Macha et Irina, rêvent chacune à une nouvelle existence. Si les héroïnes de García Lorca entrent en deuil, celles de Tchekhov sortent tout juste de celui de leur père. Autour d’elles, le monde change et elles désirent toutes trois retourner vivre à Moscou où elles ont passé leur enfance. Dans un décor et avec des costumes contemporains, Vidal fait entendre le texte de Tchekhov traduit par Adamov, entrecoupé de morceaux musicaux qui illustrent les espoirs des personnages. Prisonnières d’une vie morne et triste, les trois sœurs sont également, à l’instar de Nora et Hedda chez Ibsen, prisonnières de leur statut de femmes. Bien que pleines d’espérance, elles sont néanmoins confrontées à la perte de leurs illusions.

Écrite il y a plus d’un siècle, la pièce de Tchekhov reste cruellement contemporaine, tant la vacuité des vies des personnages nous renvoie à notre propre existence. Pour Jean-Philippe Vidal, monter Les Trois Sœurs aujourd’hui, c’est susciter une prise de conscience et appeler chacun, homme ou femme, à prendre son destin en main avant que les carcans ne nous étouffent totalement.

Poster un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.