Alan Woodbridge chœurs de l'Opéra de Lyon copyright Stofleth

Les chœurs de l’Opéra de Lyon célèbrent Arvo Pärt

Les chœurs de l’Opéra de Lyon proposent de découvrir à l’église Saint-Bonaventure le Te Deum minimaliste du compositeur estonien Arvo Pärt.

Une fois par saison, les chœurs de l’Opéra de Lyon migrent à l’église Saint-Bonaventure. Passer d’un lieu à un autre, c’est abandonner le monde lyrique pour aller vers l’oratorio ; le grand écart, pour certains, semble vertigineux. Mais pour Alan Woodbridge, le chef de chœur so british, c’est un moment d’extase musicale rare, puisqu’il se retrouve à concocter le programme, à diriger l’orchestre et les chœurs. Exceptionnellement, ceux-ci ne sont plus au service de metteurs en scène plus ou moins caractériels, mais d’une musique qu’ils connaissent moins, dont les codes sont moins évidents à décrypter. Le pari est grand, mais Alan Woodbridge est aux anges : «si les chanteurs ne font que des choses scéniques, ils évoluent uniquement au gré des metteurs en scène… C’est très utile de faire un concert dans lequel l’élément choral est primordial».

Entre polyphonies de la Renaissance et ultra-minimalisme contemporain

Les œuvres choisies font le pont entre une Renaissance d’une incroyable richesse harmonique, qui peut aller parfois vers des polyphonies excessives, et un vingtième siècle minimaliste, où l’épure est un credo. Le compositeur estonien Arvo Pärt est particulièrement à l’honneur. Ce contemporain mystique écrit une musique simple en apparence mais très difficile à réaliser. Il décrit lui-même son style : «j’ai compris qu’une simple note, bien jouée, me suffisait. Cette seule note, un tempo muet ou un moment de silence, me rassure…». Ses œuvres des trente dernières années sont inspirées par une simplicité toute médiévale.

Son Te Deum donné par les chœurs de l’Opéra de Lyon est une œuvre quasi-statique, qui donne une impression de continuité totale envoûtante. Une écriture unique, dans une tonalité de ré mineur de bout en bout, basée sur le chant grégorien et accompagnée d’un orchestre à cordes, d’un piano légèrement préparé et d’une partie électronique. Des motets de Thomas Tallis et William Byrd, tous deux compositeurs de la Renaissance, viendront lui faire contrepoint. La communion est assurée, la musique sacrée sublime toujours le réel. À entendre, évidemment.

 

Te Deum d’Arvo Pärt, dimanche 15 mai à 16h à l’église Saint-Bonaventure, 7 place des Cordeliers-Lyon 2 / 08.26.30.53.25 / www.opera-lyon.com

 

Photo : Alan Woodbridge © Stofleth

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