Juste un doigt

120129_..multimediaarticles110831IMG5656Le dépistage rapide et associatif du VIH est désormais une réalité dans six des vingt-deux régions françaises, dont Rhône-Alpes.

Une minuscule piqûre au bout de la dernière phalange. Une microgoutte de sang déposée sur un révélateur. Un résultat délivré une demi-heure plus tard avec la même fiabilité qu’un test classique. Tel est le mode de fonctionnement simplissime des nouveaux tests de dépistage du VIH proposés par AIDES depuis la fin du printemps. En vingt-sept ans d’existence, c’est la première fois que l’association reçoit de l’État l’autorisation de procéder elle-même à des tests sanguins. Son objectif ? Parvenir à toucher les séropositifs qui ignorent qu’ils sont atteints par le sida (dont on estime le chiffre à 50 000, soit un tiers des malades français). «On s’est rendus compte à travers nos actions de terrain qu’un nombre significatif de personnes se détournent du dépistage classique, souvent par peur du jugement des médecins et infirmiers», explique Antoine Henry, l’un des responsables nationaux de AIDES. «Après plusieurs visites, elles s’entendent dire «vous avez encore pris des risques !» et se voient asséner des leçons de morale qui n’ont pour effet que des les faire fuir. Nous proposons une approche plus globale de la santé sexuelle, notamment celle des gays qui est souvent ignorée par les personnels soignants»

Financements en attente

Les premiers protocoles d’expérimentation de ce dispositif dit de «santé communautaire», validés par l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), remontent à 2008. En juillet 2010, lors de la conférence de Vienne sur le sida, la ministre de la Santé d’alors, Roselyne Bachelot, prend acte de leur succès et annonce son intention de valider le processus via un décret d’application pris en novembre 2010. Encore faut-il que les demandes de financement déposées auprès des Agences Régionales de Santé (ARS) soient acceptées, car le dépistage rapide a évidemment un coût que l’association ne peut assumer seule. Pour l’instant, faute de moyens suffisants, AIDES ne peut le proposer que dans six des vingt-deux régions françaises : l’Île-de-France, le Nord-Pas-de-Calais, l’Aquitaine, le Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées. À court terme, l’association espère que les ARS finiront par répondre favorablement à leurs requêtes afin de pouvoir couvrir tout le territoire. Mais, sur le terrain, les militants et bénévoles pensent déjà à l’étape suivante : le dépistage rapide associatif de l’hépatite C (4 000 morts par an en France), dont on estime qu’elle toucherait 500 000 personnes et 60% des usagers de drogue par injection.

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