Le bonheur est dans le pré

120320_11120221portraitim2«J’aime la nature, j’aime mon métier, j’aime les mecs, j’aime les noix». Le crédo de Sébastien, à première vue déroutant, prend tout son sens lorsque l’on sait que ce jeune homme de trente-deux ans, qui vit dans les environs de Saint-Marcellin, en Isère, est agriculteur, plus précisément producteur de noix. Oui, la fameuse noix de Grenoble, celle-là même dont les spots publicitaires envahissent depuis plusieurs mois les ondes d’une grande radio publique nationale, au point parfois de nous les briser menu, les noix, à nous autres auditeurs. Difficile pourtant d’en tenir rigueur à Sébastien. Après trois ans de classe prépa à Grenoble, cinq ans d’études à Clermont-Ferrand, un voyage en Équateur et quelques petits boulots, il a repris il y a cinq ans l’exploitation familiale avec sa sœur. Est-ce à dire, nous soufflent à l’oreille nos préjugés de citadin incrédule, qu’une vie gay est possible en milieu rural ou semi-rural ? «Oui, bien sûr !», s’exclame-t-il. «Mais elle reste à découvrir…» ajoute-t-il dans un sourire, avant de nous parler avec émotion d’une pizzeria de Vinay, petite bourgade de 4000 âmes, dans laquelle il a ses habitudes. Dans cet établissement à la décoration toutes en teintes turquoises et statues antiques, une petite faune gay-friendly côtoie agriculteurs et chasseurs et, à en croire ses dire, «entre bourrins et princesses, le mélange se fait assez bien !». Le secret du bonheur, c’est aussi une affaire de goûts : «j’aime les mecs hétéro-curieux ou bis, et on en trouve peut-être plus facilement à la campagne qu’en ville». Le milieu gay dans les grandes villes, justement, il a essayé plusieurs fois et il n’a pas aimé. «À Lyon, je trouve les mecs peu faciles d’accès. Il y a moins de convivialité et les discussions tournent beaucoup trop autour du cul». Certes, il doit admettre qu’il n’est «pas toujours facile de faire venir les mecs depuis Grenoble ou Valence. Mais les sites de géolocalisation façon Grindr changent peu à peu la donne». Nouvelles technologies, populations gay-friendly : la campagne du XXIème siècle bouscule décidément bien des a priori

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