Embrassez qui vous voudrez

120320_120129..multimediaarticles111209ONLavecchoeur2010IMG9228«French Kiss» reprend du service. Laurent Langlois y tient, c’est son festival, celui «qui embrasse tout le répertoire de la musique française». Le directeur général de l’Auditorium de Lyon est très content. Nous, on attend de voir et d’entendre. Le concept de cette manifestation, qui en est à sa deuxième édition, est simple, peut-être même un peu fourre-tout : en un mois, il s’agit de faire découvrir la musique française de tous les temps, de tous les univers, de tous les styles, à des mélomanes qui n’en demandent pas tant. Pour s’y retrouver, le public doit d’abord voyager en eaux troubles, se concentrer sur un programme dense et décousu, puis choisir un peu à l’aveuglette. Si l’on s’enfonce plus en profondeur dans ce programme tous azimuts, des petits bijoux apparaissent tout de même. Pour exemple, c’est un choc, chaque fois, que d’entendre le Requiem de Maurice Duruflé. Cette œuvre contemporaine aux accents grégoriens est une pure merveille d’écriture, un vrai bouleversement pour les oreilles, une beauté musicale rare. Un autre moment bienvenu : le chef d’orchestre Myung-Whun Chung dirigeant des musiques du début du XXe siècle qu’il affectionne tout particulièrement. Au programme, La Mer de Claude Debussy ainsi que le Concerto pour orchestre de Béla Bartók, premier concerto sans soliste où les masses sonores se répondent et s’entremêlent. Au cours du festival, le chef Josep Pons dirigera également le Requiem de Fauré, une œuvre qui attire comme un aimant parce que son écriture paraît simple et belle, parce que la mort y est douce, ce qui est plutôt rare dans les requiem. Dans cette même soirée, tendons l’oreille vers le Stabat Mater de Poulenc. Trop peu joué, cette œuvre fut composée comme une fulgurance, en deux mois, à Rocamadour, en 1936. La puissance expressive, la grande palette harmonique, les passages quasi-mystiques comme les modulations permanentes font de cette œuvre l’une des plus belles pièces religieuses du XXe siècle.

www.auditorium-lyon.com

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