Déshabillez-moi

120320_12012315exposim1Alors que les gelées matinales se font de plus en plus piquantes, les corps se dénudent sur papier glacé à l’occasion de deux expositions consacrées à la photographie en noir et blanc. Dans le cadre du festival Écrans Mixtes, la galerie Second Jour accueille Désirs des uns, Corps de l’autre de Christophe Seyve, du 17 février au 14 mars. En réponse aux images sexualisées dont la société est saturée, le photographe a choisi de chercher à cerner le désir amoureux entre hommes. Rejetant les corps stéréotypés des studios Falcon ou de la presse masculine, il s’attache à l’intime, à ces gestes imperceptibles qui disent la complicité du couple. Souvent nimbées de flou, les photographies de Seyve ne sont jamais impudiques : elles saisissent le désir pour l’être aimé sans tentation de voyeurisme. Délicates, elles effleurent l’impalpable alchimie qui unit deux amants au quotidien. Le propos peut sembler fleur bleue, mais loin du cynisme ambiant, la démarche apporte un souffle frais sur la représentation du couple homo. Pour patienter en attendant l’exposition de Christophe Seyve, le Bistrot fait sa broc accueille jusqu’au 14 février la première exposition d’Esther-Louise. Tout comme son confrère, la jeune artiste photographie des corps – masculins et féminins – qui refusent l’hédonisme glaçant des magazines de mode. La mise en scène est ici totalement assumée : il ne s’agit pas de montrer des individus dans leur quotidienneté mais plutôt de détourner avec humour l’instrumentalisation des corps par la publicité ou l’industrie pornographique. Ainsi, une photographie intitulée Le régime crétois montre une femme seulement vêtue d’un sautoir de perles, assise en tailleur et coupant un concombre à même le sol. Une autre, titrée Cuba Libre, saisit un avant-bras menotté à une bouteille de rhum. Enfin, une série de photos réinvestit l’imagerie du bondage avec force cordes et contorsions pour dire l’empêchement, la difficulté d’agir. Au final, tous ces nus ne suffiront peut-être pas à vous faire oublier la rigueur de l’hiver, mais ils sauront solliciter vos sens.

www.estherlouise.com

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