Sarkozy dit toujours «non»

120129_12011308290633860000apx470Contrairement à ce que laissait penser à la mi-janvier le journal Libération, le chef de l’État n’est pas sur le point de se rallier à l’égalité des droits.

Mauvaise semaine décidément pour le quotidien Libération. Lundi 9 janvier, le journal dirigé par Nicolas Demorand s’illustrait déjà par une «Une» sensationnaliste et plus que discutable (avec faute d’orthographe en prime !) annonçant que «30% (des électeurs, NdlR) n’exclueraient (sic) pas de voter Le Pen» (un chiffre obtenu en additionnant les réponses « oui, certainement», «oui probablement» et… «non, probablement pas»). Quatre jours plus tard, c’est une nouvelle «Une» qui sent fort la manipulation d’opinion : l’édition du vendredi 13 janvier annonçait en effet en gros caractères : «Mariage gay : Sarkozy tenté par le oui». En fait de scoop, il s’agit plutôt d’une rumeur dont plusieurs sites Internet (notamment celui de L’Express) s’étaient fait l’écho en fin d’année dernière. Pour rassurer les électeurs de centre-droit inquiets de voir son gouvernement donner des gages au Front national, le chef de l’État envisagerait de sortir des cartons une promesse (non-tenue) de sa campagne de 2007 : celle d’un «contrat d’union civil» qui offrirait aux couples homosexuels les mêmes droits patrimoniaux, successoraux et fiscaux qu’aux couples mariés, sans la possibilité d’adopter. À l’époque, cette proposition avait été catégoriquement refusée par les associations gays et lesbiennes, qui voyaient-là «un sous-mariage», «ne répond[ant] absolument pas au désir de réelle égalité des personnes de même sexe» selon l’Inter-LGBT. Cinq ans plus tard, leur position n’a pas changé, comme elles ont immédiatement tenu à le faire savoir.

La droite toujours contre

Si des avancées en matière de droits LGBT semblent bien à l’étude du côté de l’Élysée, le candidat non-déclaré du parti majoritaire est donc encore loin de se rallier au «mariage gay». Et rien ne dit que ces timides progrès seront finalement validés par son équipe de campagne et inscrits à son programme. On peut en douter au vu de la levée de bouclier qu’a immédiatement suscité l’annonce de Libération dans les rangs de la droite. Le jour-même, Valérie Pécresse, la porte-parole du gouvernement, est montée au créneau pour rappeler que Nicolas Sarkozy n’avait «pas changé d’avis sur le mariage homosexuel» et qu’il y était toujours défavorable. Et quelques jours plus tard, quatre-vingt-deux parlementaires UMP et Nouveau Centre (rejoints par trente-trois autres de leurs collègues fin janvier) publiaient une tribune réaffirmant leur opposition catégorique à l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels, au nom de «l’intérêt supérieur de l’enfant».

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