L’accès aux soins pour tous, un objectif encore très loin d’être atteint

L’association de lutte contre le sida AIDES a lancé fin 2010 une enquête sur le parcours administratif, la qualité de vie et l’accès aux soins des personnes étrangères résidant en France, touchées par une pathologie grave qu’elles ne peuvent soigner dans leur pays d’origine. Dévoilé ce mois-ci, le bilan est accablant.

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Personnel administratif incompétent, démarches anormalement longues et compliquées, violation du secret médical, conditions d’attente dégradantes, tout est fait pour décourager les personnes étrangères malades souhaitant une autorisation de séjour afin d’avoir accès aux soins. Ces difficultés influent énormément sur le moral et la fatigue des malades, tout en contribuant à la précarité de leurs conditions de vie. Pour AIDES, «l’accès à des droits sociaux, à une prise en charge de la santé, à des ressources et à un emploi est fortement lié à la stabilisation du séjour et s’améliore une fois que les personnes sont sorties de la précarité administrative».

En France, le nombre des étrangers gravement malades est de 29 000, dont 6 000 sont atteints du VIH. Le dispositif qui leur permettait de rester légalement sur le territoire français, de bénéficier d’un traitement et d’un suivi médical auxquels ils n’avaient pas accès dans leur pays d’origine a été mis à mal par la loi sur l’immigration du 16 juin 2011. Désormais, il suffit qu’un médicament existe théoriquement dans le pays d’origine pour que la France refuse de régulariser, qu’importe la quantité de traitements disponibles sur place, la qualité de ceux-ci, les ruptures de stock et la réalité du suivi médical.

Pour AIDES, endiguer l’épidémie du VIH passe par une prise en charge des malades et non par leur renvoi dans des pays dont l’accès aux soins est très limité, voire inexistant. Ci-dessous, la campagne vidéo lancée la semaine dernière par AIDES.


Droits des étrangers malades, le film qui dénonce par AIDES-association

 

Photo : manifestation conjointe d’AIDES et d’Act Up-Paris en faveur de l’accès aux soins des étrangers malades devant le Sénat, mardi 3 mai 2011 © William Hamon

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