fanette muxart

Les multiples facettes de Fanette Muxart

Fanette Muxart, plasticienne lyonnaise aux mille pseudos, a autant de facettes que la boule disco qui trône dans son appartement-atelier croix-roussien. Rencontre avec une artiste qui aime tout ce qui brille.

C’est aux Beaux-Arts de Grenoble que Fanette lance ses premiers projets artistiques, lorsqu’elle crée, avec d’autres artistes comme elle en première année, le label Dick Head Man Records. «Le nom vient d’une brique de lait qui m’avait frappé quand j’étais en Islande parce qu’elle était ornée du dessin d’un homme-poisson avec une tête de bite». Elle fonde alors son premier groupe de musique : Trop Tard. «C’est mon seul projet sous le nom de Fanette Muxart. À l’époque, j’avais du mal à séparer ma personne de ce que je faisais. Ce n’est qu’après que j’ai découvert qu’on avait le droit d’avoir des pseudos. Cela crée une distanciation et cela m’a beaucoup aidée, ensuite, dans mon travail personnel».

Fanette se dédouble alors, quasiment à l’infini, se créant des dizaines de groupes de musique et de personnages. Elle devient Angela, une chanteuse romantique qui compose une chanson à chaque fois qu’elle déménage, et chante sous les noms d’emprunt de Tara Solbeirg, Jeanet ou encore Lux (son alias au sein du duo cold wave Evil Love). Sa schizophrénie ne s’arrête pourtant pas là. «Comme on disait que l’on jouait «à» la musique, on s’est dit : «pourquoi ne pas jouer «aux» graphistes et puis «aux» critiques d’art ?»». C’est donc sous le pseudonyme de Marie Stenger qu’elle critique les albums du label Dick Head Man, sous celui de Mary qu’elle devient vidéaste et sous celui de Graziella qu’elle est graphiste.

American Dream

Est-ce que tous ces personnages mis bout à bout donnent Fanette Muxart, l’artiste plasticienne actuelle ? Loupé. «Ils en font partie, mais c’est niet !», répond-elle. Elle semble s’en amuser. À se demander si Fanette Muxart n’est pas un énième pseudonyme et, surtout, si elle ne nous mène pas en bateau. Concernant son travail de plasticienne, Fanette à «des sujets de séduction». «Je kiffe Britney Spears, Las Vegas, les bikers, alors je travaille dessus. J’aime aussi l’image du mariage. J’aime ce qui étincelle, un peu comme des cartes postales. Les images que je trouve belles ont toutes en commun d’avoir des paillettes ou des reflets, des cristaux. J’ai un coté pie, attirée par tout ce qui brille».

Elle travaille aussi sur l’idée du leurre, de l’inaccessibilité. Quand elle fait des photos de Britney, elles sont pailletées, mais floues. «J’aimerais faire une œuvre d’art monumentale, avec de l’or. Mais, sans argent, tu n’es bon qu’à faire du macramé dans ta chambre. Alors, tu imprimes une pauvre image de lingot d’or et c’est tout, tu te débrouilles avec. Et c’est ça qui est beau, de désirer. Ça me motive de parler de la beauté». La beauté se nichait aussi dans l’école de non-danse qu’elle avait fondée à Grenoble. Elle y dansait a-rythmiquement chaussée d’escarpins pailletés. Elle était chorégraphe mais ne se souvient plus de son pseudo…

 

www.fanettemuxart.blogspot.com

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