De la chenille au papillon

Métamorphoses en tous genres pour cette 33e édition du festival d’Ambronay, haut lieu de la musique baroque qui confirme, s’il le fallait encore, son envol magistral vers des sommets d’excellence et d’innovation.

Depuis les années 80, le festival d’Ambronay n’a eu de cesse de se renouveler, de se dilater. Et la mue s’est produite, sans douleur. Aujourd’hui, la manifestation rayonne sur le plan international, fait venir les plus grands interprètes de musique ancienne et, dans le même temps, s’ouvre à des expériences inédites, s’enrichit des musiques du monde, lance des ponts vers les musiques actuelles. Alain Brunet, l’historique directeur artistique, peut bomber le torse : son festival reste incontournable. Métamorphoses, le thème de l’édition 2012, représente un beau pari, le signe que tout se transforme et bouge, le gage d’une belle vitalité. Le concept, de loin, peut paraître vague, puisqu’Ambronay nous promet des métamorphoses de tout : de l’interprétation, du concert, des lieux… Mais, vue de plus près, la programmation s’avère très alléchante. En ouverture, un Nabucco, mais pas celui auquel on pense. Celui-ci est de Falvetti, compositeur baroque sorti des oubliettes l’an dernier par le jeune chef Leonardo García Alarcón. Ensuite, au fil des quatre week-ends proposés, c’est le tournis assuré. Il y aura du lourd, comme la Messe du Couronnement de Mozart donnée par l’intrépide Jérémie Rhorer et son Cercle de l’Harmonie. Il y aura du surprenant, avec des Variations sur les Variations Goldberg de Bach imaginées par l’ensemble L’Effet de Fœhn pour quelques clarinettes PVC, arbres à bouteilles et autre laptops… Place aux anciens, place aux jeunes ensembles, place à des scènes amateurs en plein air : toutes les envies devraient être pleinement satisfaites. Les plus aventureux, les mélomanes fous, pourront goûter à absolument tout avec frénésie et passer ainsi une nuit à Lisbonne, puis assister à une master-class, se faire une mise en oreille avant concert et enfin aller pleurer sur le Requiem de Mozart. Des métamorphoses qui retiennent toute notre attention et nous donnent envie d’y être, déjà.

www.ambronay.org 

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