à bas bruit mathurin bolze credit christophe raynaud de lage

“À bas bruit” de Mathurin Bolze : un cirque politique

Le Théâtre de la Renaissance à Oullins accueille la reprise du spectacle À bas bruit, de Mathurin Bolze et de sa compagnie MPTA, créé en octobre dernier aux Célestins. Ou quand le renouveau du cirque vient redistribuer les cartes de la création artistique.

Formé au Centre National des Arts du Cirque, Mathurin Bolze a fait ses armes en collaborant avec Joseph Nadj. En 2001, il crée la compagnie MPTA (les Mains, les Pieds et la Tête Aussi) avec laquelle il monte de nombreux spectacles avant de s’associer, en 2011, au théâtre des Célestins, pour utoPistes. Cette année, le circassien poursuit ses collaborations dans la région lyonnaise avec À bas bruit.

Dans une démarche résolument pluridisciplinaire, à la confluence des arts, Bolze puise l’inspiration de ce spectacle dans la pensée de Nietzsche et de Nerval et surtout dans le film de Jean Rouch, La Pyramide humaine, réalisé en 1960. Le cirque se fait alors passeur d’idées, medium capable d’atteindre le spectateur et de le mener à la réflexion.

À bas bruit Mathurin Bolze MPTA

En cette période de forts troubles économiques et de replis identitaires, le spectacle À bas bruit est sans aucun doute salutaire. Il s’agit en effet pour Mathurin Bolze et ses compagnons de rendre compte de la manière dont s’insinuent dans nos vies et dans nos esprits les épidémies, les maux d’une époque pourrait-on dire, mais également comment germent, toujours à bas bruit, les idées rebelles à l’ordre établi, les réponses à l’oppression, les solutions de sortie de crise, en quelque sorte. En outre, le circassien propose une réflexion sur le mouvement. Mouvement du corps bien sûr, qui évolue dans une roue de hamster sur le plateau, mais aussi mouvement des idées, l’un étant indissociable de l’autre.

Au final, À bas bruit se révèle être un appel à aller de l’avant, à refuser tout mouvement réactionnaire qui bloquerait l’évolution. Le renouveau du cirque est assurément politique.

 

Du 14 au 17 mai 2013 au Théâtre de la Renaissance, 7 rue Orsel-Oullins / 04.72.39.74.91 / www.theatrelarenaissance.com
Photos © Christophe Raynaud de Lage

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