Les Larmes amères de Petra von Kant

LesLarmesAmeresRiche, indépendante et célèbre, la styliste Petra von Kant a parfaitement réussi sa vie, façon Séguéla. Froide et distante avec sa famille, tyrannique avec son assistante qu’elle martyrise, elle pense pouvoir contrôler son existence de A à Z. Mais cette illusion s’effondre  avec l’irruption de Karine, une jeune femme dont elle tombe éperdument amoureuse…

Avec Les Larmes amères de Petra von Kant (pièce adaptée par ses propres soins pour l’écran en 1972), Rainer W. Fassbinder offrait une relecture lesbienne d’une de ses précédentes œuvres, Gouttes d’eau sur pierres brûlantes. Là aussi, il est question de triangle amoureux, d’homosexualité et de sadomasochisme, à travers la figure ambivalente de Petra. À la fois dominatrice et dominée, victime et bourreau, il est tentant de voir en elle l’incarnation du miracle allemand de l’après-guerre aux prises avec une jeunesse contestataire qui lui tourne le dos (la pièce a été écrite dans l’immédiat post-68). En cinq «fragments», on assiste ainsi à sa pitoyable chute, puis à sa rédemption. Ce huis-clos infernal et destructeur, recréé par la compagnie Accès libre et mis en scène par Olivier Moccelin, est servi par une distribution entièrement féminine et très convaincante. Dans le rôle principal, l’actrice allemande Jutta Scheffer est épatante.

Les Larmes amères de Petra von Kant, les 20 et 21 février à 20h30 au théâtre L’Anagramme, 27 rue Royale-Lyon 1 / 04.78.27.83.12 / www.cie-acceslibre.net

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