Édito de juillet-août – “mariage de Montpellier”, l’apothéose de la collusion LGBT-PS

DSC_0178 copie«Votre histoire, Vincent et Bruno, rencontre en ce jour celle de tout un pays…»

(Hélène Mandroux, maire de Montpellier, procédant au mariage de Vincent Autin et Bruno Boileau, le 29 mai 2013)

Jusque dans son épilogue, le combat pour le «mariage pour tous» aura donc été marqué du sceau du compagnonnage incestueux entre les militants LGBT et le Parti socialiste. Compagnonnage qui a atteint son apogée le 29 mai, lorsque Vincent Autin et Bruno Boileau (président de l’Inter-LGBT Montpellier Languedoc-Roussillon) sont devenus le premier couple gay autorisés par la République à se dire «oui». Ce jour-là, la socialiste Hélène Mandroux a donc procédé à leur union sous les yeux attendris de la ministre socialiste des Droits des femmes. Dans son discours, la maire de Montpellier a tenu à rendre un hommage appuyé (et pas du tout flagorneur) au président socialiste de la République, dont elle a accolé le nom à celui de Benjamin Franklin et de Jean Jaurès, juste avant que Vincent Autin ne cite Martin Luther King (on imagine que Jésus, Gandhi et Nelson Mandela n’avaient pas pu se libérer ce jour-là). Dans l’assistance étaient également présents le maire socialiste du 4ème arrondissement de Paris Christophe Girard, le rapporteur socialiste du texte sur le mariage pour tous au Sénat Jean-Pierre Michel et le président du Collectif contre l’homophobie (basé à Montpellier), Hussein Bourgi, qui se trouve être également… le premier secrétaire de la fédération du PS de l’Hérault (au cœur actuellement d’un scandale présumé de fausses adhésions à l’approche des primaires prévues pour désigner le candidat socialiste aux municipales). Enfin, la fête n’aurait pu être réussie sans l’inévitable Nicolas Gougain, président de l’Inter-LGBT (principal interlocuteur associatif LGBT du gouvernement pour les thématiques gays et lesbiennes), qui, certes, n’exerce pas (encore…) de responsabilités au sein du PS, mais qui, à 29 ans, a déjà été membre du bureau national de l’UNEF (le syndicat étudiant où ont été biberonnés tant de hauts responsables du PS, dont pas moins de quatre ministres du gouvernement actuel) et a été administrateur de la LMDE (la mutuelle étudiante créée en 2000 pour prendre la relève de la MNEF, autre vivier de jeunes pousses socialistes dissous suite à un scandale d’enrichissement personnel impliquant de nombreux dirigeants du PS). Et lorsqu’à la fin de la cérémonie, Hélène Mandroux a tenu un lire un texto de félicitations envoyé par l’ancien ministre socialiste de la Culture, l’increvable Jack Lang, il fallait se pincer pour y croire : était-on à un mariage, à une Fête de la rose à Frangy-en-Bresse ou à une université d’été du PS à La Rochelle ? En médiatisant ainsi leur mariage, les militants que sont Vincent et Bruno avaient voulu lui donner valeur de symbole. Pourquoi pas. Mais avec un tel aréopage de sommités socialistes, ils ont surtout réussi à symboliser, en la poussant jusqu’à la caricature, l’allégeance du mouvement associatif LGBT français à la rue de Solférino. À tel point que devant un tel spectacle, on se prend à rêver d’une «charte d’Amiens» (document par lequel, en 1905, le syndicalisme français proclamait
son indépendance des partis politiques) du militantisme LGBT français, qui affirmerait, non pas son apolitisme (car il n’est pire idéologie que celle qui ne veut pas dire son nom), mais son indépendance résolue vis-à-vis des partis politiques et qui nous épargnerait peut-être à l’avenir de pénibles numéros de lèche comme celui auquel nous avons assisté à Montpellier.

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