hercules and love affair heteroclite 2014

Hercules and Love Affair sort son troisième album

Hercules and Love Affair sort un troisième album, The Feast of the Broken Heart. Le collectif new-yorkais y excelle une fois de plus dans l’art délicat du mélange entre disco-house brûlante et paroles glacées.

hercules and love affair the feast of the broken heart heteroclite juin 2014En 2008, Antony apparaissait sans ses Johnsons et flanqué d’une nouvelle bande d’accros à la disco-house : le Dj new-yorkais Andy Butler, fan absolu de néo-disco traînant ses guêtres fluos dans le milieu queer new-yorkais depuis bientôt vingt ans, avait réussi à l’embarquer dans son projet Hercules and Love Affair. Et la radieuse tristesse du titre Blind, fruit de cette rencontre, résonne encore sur les pistes de danse. La queen Hegarty avait déjà sorti son bouleversant I Am a Bird Now et n’était réputé jusqu’alors que pour un seul registre, dans lequel il flamboyait : la mélancolie. La voix d’Antony, reconnaissable entre mille (même collée sur de la disco-house !) avait permis à Hercules and Love Affair et à son premier disque homonyme de décoller et d’acquérir une certaine notoriété.

Las, le groupe a perdu beaucoup de ses admirateurs lorsqu’est paru en 2011 son deuxième album, Blue Songs, beaucoup trop orienté vers la house nineties, moins mélodique et moins subtil. Il ne les récupérera pas avec son troisième album, The Feast of the Broken Heart. Et c’est dommage. Car si cette dernière production s’inscrit sans conteste dans la continuité du mal-aimé Blue Songs, elle lui est très supérieure.

Art du contraste

On y trouve des titres géniaux, comme I Try To Talk To You, dont l’efficacité tient à ce mélange chaud/froid qui a fait le succès du collectif : une house brûlante faite pour se trémousser, contrebalancée par une voix glacée (celle, pourtant suave, de John Grant) qui insuffle au morceau une tristesse infinie. Hercules and Love Affair n’est jamais meilleur que lorsqu’il joue ainsi à confondre les ambiances, à immiscer de la joie dans la douleur et inversement. Bien d’autres chansons de l’album reposent sur ce même contraste : c’est le cas de My Offence ou de The Light, des morceaux taillés pour le clubbing et pourtant magnifiquement contrastés par la voix de Krystle Warren. À l’inverse, The Feast of the Broken Heart contient également des titres 100 % dancefloor (Do You Feel The Same, 5.43 Freedom) qui enverront tous les clubbers au paradis de la house sans fioriture.

Si ce troisième album ne nous chamboule pas comme le premier, il ne nous déçoit pas non plus. Il réussit le treizième des travaux d’Hercule : mettre en exergue la tristesse et la complexité des sentiments sous une boule à facettes. Ce qui, convenons-en, est autrement plus dur que de se battre contre un lion ou de nettoyer des écuries.

 

The Feast of the Broken Heart de Hercules and Love Affair (Moshi Moshi Records)
www.herculesandloveaffair.net

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