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Patricia Rozema : but who’s that girl ?

À l’occasion de la sortie en DVD de deux de ses films (Le Chant des sirènes et When night is falling), portrait de la réalisatrice canadienne Patricia Rozema.

Qui en France connaît Patricia Rozema, dont Outplay ressort opportunément deux films (Le Chant des sirènes et When Night is Falling) en DVD ? Née en 1958 à Kingston, en Ontario, dans une famille d’immigrants hollandais, la future réalisatrice est élevée dans la tradition calviniste. Ses parents la tiennent à l’écart des influences extérieures telles que la télévision et c’est seulement à l’âge de seize ans qu’elle découvre le cinéma. Durant son enfance, elle est entourée de femmes fortes dont elle fera le sujet de prédilection de ses futurs courts et longs-métrages.le chant des sirenes i've heard the mermaids singing patricia rozema outplay dvd heteroclite

Après des études de philosophie et de littérature anglaise, elle devient journaliste pour la chaîne de télévision canadienne CBC. En 1987, elle réalise son premier long-métrage, Le Chant des sirènes (I’ve Heard The Mermaids Singing). On y voit Polly, une jeune femme introvertie, se prendre d’admiration puis de passion pour sa nouvelle patronne, directrice d’une galerie d’art contemporain. Vingt-sept ans plus tard, le film a vieilli mais il reste une œuvre majeure dans la filmographie de Patricia Rozema, car c’est avec lui qu’elle pose les fondements de son univers cinématographique mêlant personnages excentriques, onirisme et sensibilité.

Excentricité et merveilleux

Huit ans plus tard, Rozema livre son troisième film, When Night is Falling, le plus connu du public lesbien et un des plus beaux du cinéma homosexuel. Camille, jeune professeure dans une université protestante, fiancée à son collègue Martin, rencontre par hasard Petra, une artiste de cirque qui n’a pas froid aux yeux et qui va bousculer toutes ses certitudes. Sorti en salles en 1995 dans quarante-deux pays, classé dans le Top 10 du box-office allemand pendant six semaines, lauréat de six festivals internationaux, c’est à ce jour son film le plus primé. Ouvertement lesbienne, Rozema traite enfin frontalement d’homosexualité et, comme un clin d’œil à son enfance rigoriste, montre que les opposés peuvent se compléter. Film sur la foi et la découverte du désir, When Night is Falling permet à la réalisatrice de consolider un univers cinématographique de plus en plus riche.

Ses films suivants sont plus généralistes mais portent toujours la marque de son excentricité. Qu’il s’agisse de l’adaptation de Mansfield Park (le roman le plus controversé de Jane Austen) ou de celle d’Happy Days (pièce de Samuel Beckett), Patricia Rozema laisse toujours poindre le merveilleux dans ses œuvres. Dernièrement plus présente sur les plateaux de télévision en tant que réalisatrice pour des séries (notamment pour la chaîne américaine HBO), elle n’en demeure pas moins l’une des femmes cinéastes les plus intéressantes d’aujourd’hui, dans un univers professionnel encore très largement dominé par ses collègues masculins.

 

Photo de Une : When night is falling
Photo 2 : Le Chant des sirènes

 

 

Amor latino

Autre petit bijou du cinéma lesbien sorti en DVD chez le même éditeur, Mosquita y Mari est un premier long-métrage dont le scénario a été plébiscité par de nombreux festivals de films. Sa réalisatrice, Aurora Guerrero, est une Américaine d’origine mexicaine. Née en Californie, elle y a passé toute son enfance et fait des études d’art et de psychologie. Dans Mosquita y Mari, elle s’est inspirée de sa propre jeunesse pour dépeindre, avec quelques plans silencieux et une lumière chaude travaillée avec soin, une histoire d’amour et d’amitié entre deux jeunes filles.

Mosquita y Mari d’Aurora Guerrero (Outplay)

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