Vanessa van Durme, la mémoire transcendée

Vanessa van Durme revient sur scène en solo avec un nouveau spectacle, Avant que j’oublie, dans lequel elle poursuit sa réflexion autour de la quête d’identité.

Vanessa van Durme est une habituée des scènes lyonnaises. Cette actrice et auteure belge est en effet déjà venue au Toboggan pour interpréter son spectacle autobiographique Regarde Maman, je danse, dans lequel elle raconte son enfance à Gand et son changement de sexe à Casablanca, dans les années 1970. On avait pu la voir également, sous la direction d’Alain Platel, dans Gardenia, spectacle mettant en scène des acteurs trans autour de la question de la vieillesse et dont elle était l’instigatrice. Aujourd’hui, c’est en solo qu’elle revient sur les planches du Toboggan, avec un nouveau spectacle, Avant que j’oublie. L’actrice y campe deux personnages, une mère atteinte d’Alzheimer et sa fille trans

Bien qu’indépendantes l’une de l’autre, Regarde maman, je danse et Avant que j’oublie se font écho. Non seulement les deux œuvres ont de fortes résonances autobiographiques, mais ce sont également deux réflexions autour de la question de l’identité. Car si le thème principal d’Avant que j’oublie semble au premier abord être la mémoire, il renvoie chacun des deux personnages à la recherche de qui ils sont. En perdant peu à peu la mémoire, la mère n’a plus la capacité de savoir qui elle est vraiment. Étrangère au monde, elle devient peu à peu étrangère à elle-même et ne parvient à se retrouver que par bribes, par flashs qui s’évanouissent aussitôt. Face à elle, la fille, qui a dû se battre pour trouver son identité en changeant de sexe, se retrouve désarmée par l’oubli progressif de la mère.

vanessa van durme avant que j'oublie heteroclite copyright jean-louis fernandez 2

Identités volatiles

Entre oubli et construction de soi, Vanessa van Durme interroge alors la volatilité de la notion d’identité mais également la complexité du rapport mère-fille et les difficultés induites par le changement de sexe. Comment faire coïncider les souvenirs fugaces de la mère avec la réalité quand le fils qu’elle croit avoir devant elle n’est plus ? Comment faire comprendre à cette femme qui ne sait plus vraiment qui elle est qui est sa fille ? C’est à ces questions qu’Avant que j’oublie tente de répondre, dans un mélange de gravité et de légèreté qui fait le sel des spectacles de Vanessa van Durme. Tour à tour drôle et poignante, l’actrice belge se livre ici avec pudeur. Elle qui prétend ne pas être une fervente militante prouve cependant qu’il y a bien des manières de défendre la cause des personnes LGBT. Et indéniablement, la création artistique en est une.

 

Avant que j’oublie
Mercredi 17 et jeudi 18 décembre à Bonlieu, 1 rue Jean Jaurès-Annecy / 04.50.33.44.00 / www.bonlieu-annecy.com
Vendredi 9 et samedi 10 janvier au Théâtre de Privas, place André Malraux-Privas / 04.75.64.62.00 / www.theatredeprivas.com
Mardi 20 et jeudi 22 janvier au Théâtre de la Renaissance, 7 rue Orsel-Oullins / 04.72.39.74.91 / www.theatrelarenaissance.com
Mardi 3 février à l’Équinoxe, 9 rue Pasteur-La Tour du Pin / 04.74.97.59.73 / www.latourdupin.fr
Jeudi 5 mars à l’Amphithéâtre, place Michel Couëtoux-Pont-de-Claix / 04.76.29.86.95
Samedi 7 mars à l’Espace Paul Jargot, 191 rue François Mitterrand-Crolles / 04.76.04.09.95 / www.ville-crolles.fr
Mardi 17 mars au Théâtre Les Cordeliers, place Jules Nadi-Romans-sur-Isère / 04.75.45.89.80

 

Photos : Avant que j’oublie © Jean-Louis Fernandez

Poster un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.