Que voir en octobre au Festival Lumière ?

Après Clint Eastwood, Miloš Forman, Gérard Depardieu, Ken Loach, Quentin Tarantino et Pedro Almodóvar, le Festival Lumière s’apprête donc à accueillir Martin Scorsese, immense cinéaste dont l’œuvre toute entière est traversée de personnages à la virilité brute de décoffrage, comme ceux qu’interprète Robert de Niro dans huit de ses films.

Mais le Festival Lumière rendra également hommage à deux cinéastes femmes moins connues : la Française Jacqueline Audry (1908-1977), seule réalisatrice de l’Hexagone dans les années 40 et 50 et la Russe Larissa Chepitko (1938-1979), dont la brève carrière (interrompue par sa mort prématurée à l’âge de quarante-et-un ans dans un accident de voiture) a atteint son sommet en 1977 avec un Ours d’or décerné par la Berlinale à son film L’Ascension. Elle laisse derrière elle une filmographie courte (sept films) mais singulière. Plusieurs de ses films en copies restaurées seront programmés. 

Le Festival Lumière fêtera cette année deux anniversaires, et non des moindres. D’abord, celui des studios Gaumont, qui célèbrent leurs cent vingt ans. Ce sera l’occasion de (re)voir des grands classiques comme La folie des grandeurs de Gérard Oury avec Louis de Funès, ou encore une version restaurée du Jeanne d’Arc de Dreyer, datant de 1927. La société de production Toho, que l’on peut considérer comme la Gaumont japonaise, sera elle aussi à l’honneur avec une rétrospective du réalisateur Akira Kurosawa, l’une des inspirations majeures de Sergio Leone. Le Festival Lumière fêtera également les trente bougies des studios Pixar. Des programmations de chef-d’œuvres de l’animation comme Là-haut ou Wall-E sont donc à prévoir…

Nicolas Winding Refn, Sofia Loren et Alexandre Desplat parmi les invité-e-s

Parmi les invités du festival, on notera la présence de Nicolas Winding Refn, le réalisateur de Drive. Passionné d’affiches de cinéma, Refn lance en collaboration avec l’Institut Lumière un livre et une exposition intitulés L’Art du regard et principalement constitués d’affiches de films érotiques. Dans une vidéo réalisée pour le festival, le cinéaste danois estime que la France est plus apte à accueillir son projet que les États-Unis car, selon lui, “les Français aiment le sexe, les Américains beaucoup moins“… Autre hôte de prestige : le festival Lumière accueillera Sofia Loren. Les organisateurs rêvaient de la voir venir à Lyon depuis plusieurs années et elle a enfin répondu présente à leur invitation. Bertrand Tavernier viendra lui aussi présenter la suite de sa conférence Voyage dans le cinéma français, qui explorera cette année les années 30 à 50.

Le festival mettra aussi à l’honneur la pellicule nitrate, abandonnée par les studios dans les années 50 car extrêmement inflammable mais qui permettait cependant une qualité de tirage et de projection incomparable. Enfin, le Festival Lumière saluera la carrière d’Alexandre Desplat, musicien de cinéma récemment oscarisé pour son travail sur The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson. Un concert retraçant ses plus grandes œuvres sera donné à l’Auditorium de Lyon.

 

Festival Lumière, du 12 au 18 octobre dans divers lieux de la Métropole de Lyon
www.festival-lumiere.org

 

Photo 1 : Larissa Chepitko © DR
Photo 2 : Alexandre Desplat © DR