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Anne-James Chaton célèbre ses “Icônes” féminines

Icônes d’Anne-James Chaton raconte l’épopée du siècle passé à travers l’évocation de ses figures féminines les plus marquantes.

icones-anne-james-chaton-copyright clementine-CrochetLe poète, plasticien et musicien Anne-James Chaton a fédéré autour de lui une équipe composée du musicien Nosfell, de la performeuse Phia Ménard et du danseur et chorégraphe François Chaignaud afin de créer Icônes, spectacle pluridisciplinaire qui se donne comme objectif de raconter le XXème siècle à travers une trentaine de figures féminines. Si l’on pense que l’histoire est écrite par les vainqueurs, le projet semble ambitieux et salutaire : redonner aux femmes leur juste place dans le déroulement des événements du siècle passé.

Pour se faire, Chaton et ses acolytes ont largement puisé dans le monde artistique, en étudiant les biographies d’Isadora Duncan (grande prêtresse de la danse moderne), de Claude Cahun (écrivaine et photographe qui a bouleversé la représentation du genre dès les années 20) ou encore de Marylin Monroe, Virginia Woolf, Janis Joplin ou Marlene Dietrich. Ils se sont également intéressés à la politique à travers Mata Hari, Jackie Kennedy et Margaret Thatcher.

Des femmes plutôt qu’une

Travaillant à la manière de documentaristes, ils ont cherché à multiplier les sources et les supports afin de rendre compte le plus précisément possible des événements marquants auxquels ces femmes illustres ont pris part. Le récit avance ainsi traversé de musiques, d’inventions visuelles, d’événements, d’actions, de la Grande Guerre aux Années folles, de la Libération à la décolonisation…

En mêlant la destinée de personnalités aussi diverses que Camille Claudel ou l’ex-Première Ministre britannique, le spectacle a le mérite de ne pas prétendre que les femmes seraient intrinsèquement progressistes, mais de montrer qu’à la manière des hommes, elles embrassent une multitude d’opinions dictées par des considérations parfois loin d’être féministes. Néanmoins, dans la forme, on est surpris de découvrir que les différentes figures féminines convoquées par les artistes ne sont jamais désignées que par le pronom «elle», comme si «une seule femme parcour[ai]t le siècle». Cela nous amène alors à nous inquiéter de la tentation essentialiste d’un tel parti-pris, qui pourrait contredire l’ambition première du projet. Gageons que cet écueil saura être évité.

 

Les 24 et 25 mai à la MC2:Grenoble, 4 rue Paul Claudel-Grenoble / 04.76.00.79.79 / www.mc2grenoble.fr

 

Photos © Clémentine Crochet

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