lysistrata

Lysistrata renaît sur la scène des Nuits de Fourvière

Avec La Stratégie d’Alice, le dramaturge Serge Valletti se livre à une réécriture de Lysistrata, une comédie d’Aristophane au propos étonnamment moderne et féministe.

Les Nuits de Fourvière poursuivent leur partenariat avec l’auteur dramatique Serge Valletti, qui, depuis 2011, s’est donné pour projet de traduire et d’adapter l’intégralité des pièces d’Aristophane. Après la lecture l’an passé de Toutaristophane, spectacle composé d’extraits de huit pièces de l’auteur grec, c’est à une véritable mise en scène que nous sommes conviés cette année. Avec La Stratégie d’Alice, Valletti et le metteur en scène Emmanuel Daumas s’attaquent à Lysistrata.

Il s’agit d’une des plus anciennes pièces de théâtre qui nous soient parvenues. Cette comédie écrite en 411 av. J.-C. par Aristophane dépeint la révolte des femmes d’Athènes et de Sparte contre les velléités belliqueuses de leurs époux. Sous l’impulsion de Lysistrata, une Athénienne, elles décident de se refuser à leurs maris tant que ceux-ci ne cessent pas la guerre. Mêlant ambition politique et allusions grivoises, la pièce tire sa dimension comique de la confrontation des préoccupations sexuelles et des réflexions sur le pouvoir.

Un souffle féministe indéniable

Puisqu’il ne reste du texte originel que des fragments, Valletti s’est amusé à imaginer de nouveaux personnages et de nouvelles situations, tout en conservant l’esprit de la pièce. Quant à Emmanuel Daumas, il s’est saisi de cette guerre des sexes pour en faire un thème universel, à travers le temps et les conflits. Renversant l’idée préconçue selon laquelle «la guerre est l’affaire des hommes et la maison, celle des femmes» et donnant temporairement le pouvoir aux femmes en tournant les hommes en ridicule, la pièce possède indéniablement un souffle féministe qui n’est pas seulement dû aux relectures contemporaines.

On ne peut nier en effet le caractère subversif de Lysistrata qui, au-delà de la langue (jugée vulgaire dès l’Antiquité), remettait en cause l’ordre martial et prônait la paix entre les cités, alors même qu’elle fût jouée en pleine Guerre du Péloponnèse. Deux mille cinq cents ans plus tard, alors que les nations continuent d’assoir leur pouvoir par des conflits armés et que le combat pour la place des femmes en politique est toujours d’actualité, les questions soulevées par Aristophane devraient trouver un large écho auprès du public.

 

La Stratégie d’Alice, du 22 au 26 juin aux Nuits de Fourvière, 6 rue de l’Antiquaille-Lyon 5 / 04.72.32.00.00 / www.nuitsdefourviere.com

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