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Thaïs Vauquières, femme libérée dans “Hymne à la joie”

Avec son premier one-woman-show, Hymne à la joie, Thaïs Vauquières confirme ses aptitudes d’actrice formée sur les scènes des cafés-théâtres lyonnais. Mais elle dévoile surtout un véritable talent pour l’écriture, un style indéniable pour croquer la vie d’une jeune femme d’aujourd’hui, libérée de l’image de la petite fille modèle.

thais-vauquieresPour qui fréquente les cafés-théâtres de Lyon, Thaïs Vauquières n’est pas une inconnue. Après des débuts comme serveuse aux Tontons flingueurs, elle joue pendant un an et demi dans Ça tourne de Didier Nathan, puis dans Trash de Jocelyn Flipo (auteur notamment de la pièce Loving Out) ou encore dans Ventes privées de Christophe Chabert. L’année dernière encore, avant de commencer à jouer son propre one-woman-show, elle incarnait une femme flic, les pieds sur terre, face à un mari geek un peu lunaire dans Le Mariage de mon super pote, autre pièce de Flipo, un ami de Thaïs Vauquières. Si elle a toujours rêvé d’être comédienne, la jeune Croix-roussienne n’a pas suivi de formation théâtrale et c’est «sur le tas» qu’elle a forgé son expérience pendant quatre ans, au contact de la scène et d’un groupe de comédiens, metteurs en scène et auteurs qui agitent le café-théâtre lyonnais.

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De son propre aveu, Thaïs Vauquières a toujours aimé l’écriture. Néanmoins, à vingt-quatre ans, il faut un certain courage pour se lancer dans la réalisation d’un one-woman-show. C’est d’ailleurs Stéphane Casez, patron du Boui-Boui et du Rideau rouge et instigateur du festival Comic Out, qui l’a poussé à s’y mettre. De leurs échanges et de leur collaboration est né Hymne à la joie.

Just wanna have fun ?

Puisant dans ses expériences personnelles, elle ne veut pas tomber dans les clichés de «l’humour exclusivement féminin ou jeune», bien qu’elle aime les spectacles un peu «barges», qui emportent le spectateur loin du point de départ, comme ceux de Baptiste Lecaplain ou d’Alex Ramirès. Mais elle qui revendique comme modèles Florence Foresti ou Julie Ferrier reconnait qu’à l’instar des héroïnes de la série télévisée Girls, elle se trouve à une époque charnière de sa vie de femme, entre vingt et trente ans, entre adolescence et âge adulte, pas si facile à appréhender.

thais-vauquieres-dans-hymne-a-la-joieOr, Hymne à la joie est incontestablement le portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui, multiple, complexe et contradictoire. Dans son sketch sur la pilule du lendemain, Thaïs Vauquières dénonce non seulement l’attitude des pharmacien-ne-s qui tendent à culpabiliser les femmes y ayant recours, mais revendique également les excès de la nuit, l’alcool et la sexualité libérée. «Je ne cherche pas à dire aux gens qu’il faut boire, sortir et coucher avec des inconnu-e-s, mais ça m’arrive de le faire, ça m’est arrivé de prendre la pilule du lendemain, et ce n’est pas grave», déclare-t-elle. Elle qui aime passer des soirées au It Bar ajoute sur le ton de l’humour : «je n’aurais pas eu beaucoup de conquêtes, sobre». Derrière la figure gouailleuse pointe alors la timidité et l’incertitude. Et c’est bien cette dichotomie qui rend son spectacle si attachant, lorsque transparaît la sincérité du propos derrière les rires.

 

Hymne à la joie
Jusqu’au 28 juin : du mardi au samedi à 20h15 et le dimanche à 17h30

Du 2 juillet au 2 janvier : du jeudi au samedi à 20h15 et le dimanche à 17h30
Au Boui-Boui, 7 rue Mourguet-Lyon 5 / 04.72.05.10.00 / www.bouiboui.com

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