Emanuel Gat

Emanuel Gat présente deux spectacles à la Maison de la Danse

Emanuel Gat présente ce mois-ci deux chorégraphies à la Maison de la Danse : Milena & Michael, qui sera créé à Lyon en première mondiale, et une reprise de son succès du début des années 2000, Sacre, inspiré par Le Sacre du Printemps de Stravinsky.

Sacre, pièce créée en 2004 puis reprise en 2015, a la particularité de confronter la musique archi-connue du compositeur russe aux mouvements de la salsa. Cette audace a d’ailleurs plutôt réussi à Emanuel Gat, puisqu’elle lui a permis de remporter en 2006 un prestigieux Bessie Award, une récompense annuelle décernée au chorégraphe le plus novateur qui s’est produit sur une scène new-yorkaise. Dans Sacre, trois femmes et deux hommes interprètent, dans un espace réduit délimité par un tapis sur le sol, une chorégraphie inspirée de la danse cubaine. À la portée sacrificielle de la pièce originelle imaginée par Nijinski, Gat substitue une dimension sensuelle et érotique que viennent souligner les emprunts à la salsa. Les jeunes femmes ne sont plus des offrandes faites au dieu de la nature mais font désormais partie intégrante d’un jeu de séduction, à l’égal des interprètes masculins.

Deux pièces en négatif l’une de l’autre ?

Face à ce succès de ses débuts, Emanuel Gat propose également sa toute dernière création, Milena & Michael. Dans sa forme, ce spectacle pourrait être envisagé comme le négatif de Sacre. En effet, le chorégraphe d’origine israélienne choisit de composer pour un duo plutôt que pour un groupe, dans un espace disproportionnellement vaste, puisque les danseurs évoluent sur l’ensemble du plateau, alors que les cinq interprètes de Sacre devaient se contenter d’une zone de jeu très réduite. Recentré sur les deux danseurs, Milena Twiehaus et Michael Lohr, le spectacle se présente comme un zoom grossissant, un effet de loupe porté sur le travail et la réflexion de Gat autour du mouvement et de l’espace entre et autour des interprètes. Sortis de tout contexte et face à l’étendue de la scène, les corps se détachent et s’exécutent sous le regard des spectateurs.

Serait-ce alors le moyen pour Gat de conférer à nouveau à la danse la dimension mystique qu’il avait retiré de Sacre des années plus tôt ?

 

Sacre / Milena & Michael, les 15 et 16 février à la Maison de la Danse, 8 avenue Jean Mermoz -Lyon 8 / 04.72.78.18.00 / www.maisondeladanse.com

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