Littérature et identité au Printemps du livre de Grenoble

Le Printemps du livre de Grenoble réunira une palette d’auteurs hétéroclites, dont le dramaturge togolais Gustave Akakpo et l’historienne française Michelle Zancarini-Fournel.

L’écrivain, plasticien, conteur et animateur culturel Gustave Akakpo sera présent lors du Printemps du livre de Grenoble 2017. Cet artiste «hors cases», comme il se définit lui-même, anime en France, dans les Caraïbes et en Afrique des ateliers d’écriture pour des enfants défavorisés et dans le milieu carcéral. Il a notamment animé pendant dix mois une résidence d’écriture à la Maison d’arrêt de Frênes. Gustave Akakpo a reçu de nombreux prix, dont celui de la dramaturgie francophone pour La Mère trop tôt, ou le prix d’écriture théâtrale de Guérande pour À petites pierres.

Mais Gustave Akakpo est avant tout un artiste qui donne de la voix à son théâtre pour bousculer les identités figées, comme avec sa pièce Même les chevaliers tombent dans l’oubli. Cette dernière raconte l’histoire d’une petite fille de huit ans, blanche et originaire de Paris, qui rêve de devenir noire, avoir un prénom d’homme (Georges) et être chevalier. Au cœur du questionnement sur l’identité, le dramaturge propose une réflexion sur ce qui trouble et dérange.

Une Histoire féministe

Le Printemps du livre de Grenoble invite aussi l’historienne Michelle Zancarini-Fournel, professeure émérite à l’Université Claude Bernard-Lyon I. Elle est spécialisée dans l’Histoire contemporaine et elle a consacré une grande partie de ses recherches à l’Histoire des milieux populaires et à l’Histoire des femmes. Elle est notamment l’auteure d’une Histoire des femmes en France: XIXe-XXe siècles et a codirigé avec Philippe Artières 68 une histoire collective (1962-1981).

Michelle Zancarini-Fournel est aussi à l’origine de Luttes de femmes : 100 ans d’affiches féministes. Il s’agit d’un livre d’Histoire basé sur des reproductions d’affiches politiques, militantes et culturelles, accompagnées de textes explicatifs. L’ouvrage suit la distinction classique des trois vagues de l’histoire féministe : celle de la fin du XIXème et de la première moitié du XXème siècles, marquée par les luttes pour la reconnaissance des droits politiques, celle des années 1960 et 1970, qui font émerger les revendications autour de la sexualité et du corps et enfin celle qui débute dans les années 1990, avec l’arrivée de la théorie queer. Ainsi, le Printemps du livre de Grenoble, à travers sa sélection d’auteur-e-s, porte en son cœur le questionnement autour de l’identité.

 

Du 5 au 9 avril dans les bibliothèques et les musées de Grenoble / www.printempsdulivre.bm-grenoble.fr

 

Photo Gustave Akakpo © Paola Secret
Photo Michelle Zancarini-Fournel © DR