Ivan Cotroneo One Kiss

Interview d’Ivan Cotroneo, réalisateur de “One Kiss”

Trois adolescents sont au cœur de One Kiss : Lorenzo, un jeune gay très affirmé, et ses deux meilleurs amis. Un peu marginaux par rapport aux autres élèves de leur petite ville italienne, ils sont inséparables. Mais la délicieuse comédie pop du napolitain Ivan Cotroneo va bientôt basculer.

En quoi l’adolescence est-elle un sujet important pour vous ?

Ivan Cotroneo : Quand vous êtes ado, tout vous arrive pour la première fois : vous n’êtes pas prêt à tomber amoureux, à embrasser, à être insulté, à montrer au monde qui vous êtes réellement… La fragilité de cette période est un véritable centre d’intérêt pour moi. Les jeunes homosexuel-le-s ont de plus à affronter l’hostilité du monde très tôt. Ils doivent se confronter à l’homophobie avant même de véritablement comprendre ce qu’ils sont. Moi même, en tant que gay, j’ai le sentiment d’être un survivant de mes années d’adolescence. Rien de vraiment dur ne m’est arrivé, mais je sais que ça aurait été possible.

One Kiss mêle légèreté et drame pour dessiner le portrait de Lorenzo, un jeune gay brillant, très à l’aise avec son homosexualité et pourtant victime d’homophobie. Pourquoi de mélange de ton ?

Ivan Cotroneo : Je voulais souligner que, même si vous êtes un garçon bien dans votre peau, qui s’est battu pour s’affirmer, un garçon qui proclame “je veux vivre et je ne vous demande pas votre avis”, vous pouvez vous heurter à d’autres gens effrayés par cette liberté. Le monde n’est toujours pas prêt à l’accepter.

En Italie, vous avez présenté One Kiss devant de nombreux jeunes spectateurs. Comment ont-ils réagi ?  

Ivan Cotroneo : Je crois que tous ont été émus par cette histoire. mais j’ai souvent rencontré de jeunes hétéros, qui, après la projection, m’ont dit “j’ai eu honte” parce que, jusqu’à la fin, ils avaient éprouvé des sentiments contrastés envers Lorenzo. parfois ils ont hué lorsqu’il embrasse Antonio et, au final, ils avaient honte parce qu’ils avaient le sentiment d’avoir participé à la chaîne de haine contre Lorenzo. Cela a été très important d’entendre cela, pour moi, mais aussi pour les jeunes gays qui étaient dans le public.

 

One Kiss de Ivan Cotroneo. En salles depuis le 26 avril.

Vendredi 2 juin à 16h45 au Cinéma, impasse Saint-Polycarpe-Lyon 1

 

www.ivancotroneo.it

 

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