cabaret credit Bruno Mullenaerts

“Cabaret”, une comédie musicale entre fête et tragédie

La Maison de la Danse accueille en novembre une nouvelle version francophone de la comédie musicale Cabaret, mise en scène par Michel Kacenelenbogen.

Berlin, 1931. Alors que la République de Weimar vit ses derniers mois, Sally Bowles, chanteuse au cabaret le Kit Kat Klub, fait la rencontre d’un grand dadais d’intellectuel coincé. S’engage alors entre eux une relation tumultueuse, sur fond de montée en puissance du NSDAP, le parti nazi.

L’écrivain homosexuel britannique Christopher Isherwood (1904-1986) s’inspira beaucoup de sa propre vie et de son séjour prolongé dans la capitale allemande au tournant des années 20 et 30 pour raconter cette histoire dans Adieu à Berlin, publié à la veille de la guerre en 1939 et salué (entre autres) par son compatriote George Orwell. Le roman fut adapté sous forme de comédie musicale pour Broadway une première fois en 1951 et une seconde en 1966. C’est cette deuxième version, rebaptisée Cabaret et transposée à l’écran en 1972 par Bob Fosse avec Liza Minnelli dans le rôle de Sally Bowles, que nous propose de découvrir la Maison de la Danse ce mois-ci.

Danser sur un volcan

Comédie musicale, Cabaret l’est incontestablement, au point d’être devenu en un demi-siècle un des plus grands classiques de Broadway. Chansons, intermèdes dansés, romance, fête, légèreté : tout ce à quoi on peut s’attendre est bien là. Mais Cabaret raconte aussi la fin d’un monde, la fermeture d’une parenthèse démocratique dans l’histoire de l’Allemagne ouverte au lendemain de la Première Guerre mondiale et brutalement close par l’avènement du Troisième Reich.

Entre l’insouciance de la libération sexuelle des Années folles et la tragédie dont les signes avant-coureurs s’accumulent, Sally et ses compagnons dansent sur un volcan – même si la jeune femme ne veut pas l’admettre et continue de chanter «life is a cabaret»… Cette menace sourde, de plus en en plus accentuée au fil de l’histoire, lui donne toute sa profondeur et sa tristesse. Avec ses dix-sept interprètes et ses huit musiciens, cette nouvelle version francophone datant de 2014 et mise en scène par le Belge Michel Kacenelenbogen reprend dignement le flambeau de celle de Jérôme Savary, créée à Lyon en 1986.

 

Cabaret, du 23 novembre au 3 décembre à la Maison de la Danse, 8 avenue Jean Mermoz-Lyon 8 / 04.78.75.55.66 / www.maisondeladanse.com

 

Pour aller plus loin :

En écho à la programmation de la Maison de la Danse, l’Institut Lumière (25 rue du Premier film-Lyon 8 / 04.78.78.18.95) projette le film Cabaret de Bob Fosse (1972), avec Liza Minnelli et Michael York, mardi 5 décembre 2017 à 20h45 et vendredi 5 janvier 2018 à 21h.

 

Photo © Bruno Mullenaerts

1 commentaire

  • Danse et passion

    Je dois avouer que cette nouvelle version m’a beaucoup plu. j’espère encore avoir l’occasion de revoir cette comédie musicale qui je pense fait partie des meilleures mises en scène cette année.

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