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“EastSiders” et “Please Like Me”, deux séries gays à voir sur Netflix

Non seulement Netflix ringardise cruellement la télévision et chasse sur les terres cinématographiques des studios de production, mais la plateforme de vidéo à la demande offre également un accès à un large contenu LGBT jusqu’alors inconnu.

Netflix a-t-il pour vocation de devenir le nouvel eldorado de la production audiovisuelle et cinématographique LGBT ? La plateforme américaine de VOD ne se contente pas de proposer des pépites de la culture LGBT africaine-américaine et hispanique, comme le film Paris is burning, sur le voguing à Harlem, ou depuis peu Marsha P. Johnson : Histoire d’une légende, documentaire sur la mort d’une activiste trans qui avait participé aux émeutes de Stonewall, qu’on pourra voir mardi 13 mars à 18h au Comoedia à Lyon dans le cadre de la huitième édition du festival Écrans Mixtes.

Netflix met également à disposition une large sélection de films et séries traitant des problématiques LGBT, avec plus ou moins de bonheur. Si on peut en effet s’enthousiasmer à l’idée d’accéder aux dernières saisons de RuPaul’s Drag Race ou d’Orange Is The New Black, un rapide coup d’œil au catalogue du mastodonte du streaming nous fait regretter que certains films sortis directement en DVD aient bénéficié de l’avancée technologique de la dématérialisation et ne soient pas restés dans leur boite à prendre la poussière. Néanmoins, deux séries ont retenu notre attention ce mois-ci.

 

EastSiders

Créée par l’Américain Kit Williamson, qui interprète également le rôle de Cal, un des personnages principaux, EastSiders est auréolée d’une légende de self-made-series. Originellement lancée sur le net, la série a bénéficié d’un financement participatif puis d’un coup de pouce de la chaîne américaine Logo et de la plateforme vidéo Vimeo avant d’être diffusée sur Netflix. L’action se déroule dans le quartier de Silver Lake à Los Angeles, sorte de version californienne de Brooklyn, et à bien des égards EastSiders n’est pas sans rappeler Girls de Lena Dunham. On y retrouve un groupe d’amis, un peu bohèmes, un peu artistes, avec pour trame principale la relation amoureuse entre Cal et Thom et les méandres qu’elle traverse.

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Entre jalousie, relation exclusive, plans à trois ou plus et applications de rencontres,  les deux trentenaires cherchent à comprendre comment faire vivre un couple dans la société contemporaine. Chacun de leurs amis et de leurs plans cul, plus ou moins réguliers, apporte ainsi avec lui d’autres possibles, d’autres expériences et d’autres errances, puisque, loin d’apporter des réponses définitives, la série semble plutôt encourager la recherche et l’invention dans les rapports amoureux. L’hétérosexualité est également déconstruite, sans caricature, à travers les personnages de la meilleure amie de Cal, Cathy, et de son compagnon Ian ou encore via le personnage hilarant de la mère de Cal, Valerie, riche Américaine qui passe son temps avec un verre de Chardonnay à la main dans lequel elle semble noyer ses désillusions sur son propre mariage.

 

Please Like Me

Une fois n’est pas coutume, c’est d’Australie que nous vient Please Like Me. Créée en 2013 par le jeune humoriste Josh Thomas, qui interprète le rôle principal de Josh à l’écran, cette série de l’hémisphère sud a l’avantage de nous apporter une touche subtile de dépaysement. On y suit à Melbourne les aventures de Josh, qui se découvre gay, de sa mère dépressive, de son père qui fréquente une femme plus jeune que lui, de ses colocataires, amis et amants, tous plus ou moins à la dérive. L’excellence de Please Like Me tient dans la finesse d’écriture de la série, qui permet à Josh Thomas de mettre au jour les fêlures et les névroses de ses personnages avec un humour féroce, dans des dialogues pétillants qui font passer les situations les plus tragiques pour des moments de comédie.

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On s’attache indéniablement à la folie douce de ces personnages en proie au doute, qui semblent se répéter comme un mantra au début de chaque épisode les paroles du générique: «I’ll be fine». C’est sans conteste une fresque qui touche juste sur l’amitié, sur l’amour et la sexualité, mais également sur la famille et les rapports parents-enfants. Âgé de seulement 26 ans à la création de la série, Josh Thomas fait preuve ici d’une grande maturité d’analyse et d’une réelle maîtrise de son sujet qui nous fait regretter l’annonce en 2017 que la série ne connaîtrait pas de cinquième saison.

 

EastSiders (3 saisons) et Please Like Me (4 saisons) sur Netflix.

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