puppy play Florian Moginski à gauche, Loup Junior à droite credit Jan Puppies

Le puppy play, un jeu qui ne manque pas de chien

Jouer toute la journée, ne prendre aucune décision et se faire gratter le ventre : le puppy play, c’est pas vraiment une vie de chien.

Depuis près de trois années, devenir le meilleur ami de l’homme, un «puppy» (un chiot), c’est un nouveau lifestyle. Ce n’est pas vraiment un fétichisme, ni nécessairement une nouvelle fantaisie sexuelle, mais bel et bien une nouvelle façon d’être. Cet art de vivre extrait ses adeptes du quotidien et de ses contrariétés. Loup, co-créateur du groupe de chiots Paw Paw Lyon, nous explique que «dans le puppy play, comme dans d’autres pratiques, il faut s’habiller, se maquiller, se transformer : c’est une échappatoire». Une fois votre peau recouverte de lycra et votre visage masqué, votre vie quotidienne se trouve fortement simplifiée et réduite à obéir à «couché !», «donne la pa-patte» et «va chercher», chaque ordre exécuté étant récompensé de gratouilles.

«Le puppy cherche le réconfort chez une personne plus dominante. C’est très confortable de ne pas prendre de décision, de se laisser diriger. On n’a pas grand-chose à penser, on fait ce qu’on nous dit de faire et, en retour, on a une récompense. Un chiot, ça fait quoi ? Ça mange, ça joue, ça se fait caresser et complimenter toute la journée. Le puppy play, c’est complètement ça. Une personne timide, si quelqu’un va vers elle en lui disant : «fais-ci, fais-ça, c’est bien, t’es gentil», se sentira gratifiée et va nouer un lien d’affection. Tout part de là».

Attention, chiens pas méchants

Fastoche de faire son coming out chien ? Si on note une bienveillance générale à l’égard de nos amis les puppies, Loup note que certaines questions, posées innocemment, reviennent souvent. Êtes-vous zoophiles ? Les puppies sont-ils consentants ? Cette pratique n’est-elle pas dégradante pour la dignité humaine ? Questions bien graves pour un jeu plutôt calme et joyeux. Car le puppy play est soft et enfantin, très communautaire et pas nécessairement sexuel. Pour preuve, Loup, son acolyte Stanoo et leur meute Paw Paw s’occupent en cherchant des looks originaux, en proposant des événements festifs, en organisant des shootings photo, des apéritifs avec piscine à balles… Pas bien méchant, tout ça ! Ils ne s’amusent pas à mordre le facteur.

«Ce n’est pas du BDSM, comme le dog training, qui se déroule souvent dans une sphère intime. Le puppy play, c’est une grande famille, c’est simple, amical, les gens se connaissent. On est certes dans un rapport entre un dominateur et un soumis, mais pas trop. On est plus dans l’infantilisation». Et dans l’exhibition festive ! Car à Lyon, les puppies sont appelés à sortir de leur chenil et, phénomène assez unique, à rencontrer les drags pour teufer. «Drags ou puppies, ce sont des avatars que nous affichons en société afin de trouver une forme de reconnaissance». C’est ainsi qu’à Lyon, puppies et drag-queens rejouent une version cuir et queer de La Belle et la bête !

 

Photo : Florian Moginski (à gauche) et Loup Junior (à droite) © Jan Puppies

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