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Escapade italienne avec “Le Père d’Italia”

Dans son deuxième long-métrage, le réalisateur italien Fabio Mollo parle d’attractions, d’enfance, de famille. Le Père d’Italia, c’est une traversée de l’Italie pour saisir la parentalité et ses écorchures.

Paolo (Luca Marinelli) et Mia (Isabella Ragonese), les deux personnages principaux de Le Père d’Italia, c’est la rencontre de deux solitudes, deux abandons : celui d’une jeune femme enceinte de six mois et d’un jeune homme gay en pleine rupture amoureuse. Lors d’une soirée, elle s’évanouit dans ses bras et il l’emmène chez lui. La jeune chanteuse, une vierge à paillettes dans le dos, l’entraînera alors dans un périple à travers l’Italie. Ensemble, Mia et Paolo se lancent à la poursuite d’un père, celui de l’enfant que porte Mia. Puis, ce sera au tour d’une mère, celle qui a abandonné Paolo dans un orphelinat. Enfin, tous deux échoueront chez la famille de Mia, qui ne la comprend plus.

De racines en racines, Fabio Mollo développe dans son deuxième film la question de la parentalité au sein d’une société italienne où la famille fait office de pierre angulaire. Pour Paolo, la paternité gay apparaît comme un fait “contre-nature”, impossible, mais aussi terrifiant. Tellement terrifiant, qu’il en abandonne son compagnon. Il se raccroche pourtant à cette femme enceinte, à sa fille et à sa quête, à sa foi dans les “miracles” aussi. Même si Mia, seule, sans quotidien ni repères, ne s’y retrouve pas non plus et fuit, depuis toujours. Dans leur désarroi, Paolo et Mia seront amené·es à faire un bout de chemin ensemble pour trouver chacun·e leur solution. Il s’agira de vivre, de s’ouvrir à la vie pour mieux la découvrir, la comprendre.

Luca Marinelli et Isabella Ragonese, plusieurs fois récompensés, transmettent avec justesse l’énergie de leurs personnages. Le regard est précis, le geste est vrai, aucun discours inutile n’est laissé à l’écran. Ainsi de la scène d’ouverture : la rupture entre Paolo et Mario est forte parce que les mots sont tus sous la musique. À d’autres moments, Fabio Mollo préférera le silence, détournera le regard d’une scène de conflit. Cette pudeur lui permet de réaliser un film intime, sur l’avenir que l’on perd de vue parfois, à cause de son passé souvent, mais que l’on tente de retrouver, au fond de soi et grâce à des rencontres impromptues, furtives et rayonnantes.   

 

Le Père d’Italia
De Fabio Mollo, avec Luca Marinelli, Isabella Ragonese, Anna Ferruzzo…
En salle mercredi 15 août

1 commentaire

  • Elise

    Le film a l’air superbe, où peut-on le voir ?? sur Allociné il ne semble être projeté dans aucune salle lyonnaise !

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