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Thérapies de conversion : faut-il légiférer en France ?

Les thérapies de conversion, visant à faire des homosexuel·les des hétérosexuel·les, ne sont pas spécifiquement condamnées par la loi française. Alors que le 1er mars 2018 le Parlement Européen a voté un texte appelant les États-membres à interdire ces pratiques, la France doit-elle légiférer ? 

 

Difficile de quantifier les thérapies de conversion sexuelle sur notre territoire où elles semblent très marginales et plutôt pratiquées dans l’intimité de quelques cabinets médicaux que par des organisations identifiables. À ce titre, un médecin français exilé en Suisse a fait l’actualité mi-août : son site Internet détaillait comment “soigner l’homosexualité” par l’homéopathie. Les associations, notamment SOS homophobie, l’ont immédiatement dénoncé, pointant les dangers de la pathologisation de la sexualité, en particulier chez les jeunes homosexuel·les dont le taux de suicide est 7 fois supérieur à celui des autres. 

Il existe néanmoins des structures religieuses répertoriées et surveillées par la Miviludes (organisme de lutte contre les dérives sectaires) depuis 2012, notamment Torrents de Vie, la plus active. Récemment, David et Jonathan, mouvement LGBT chrétien, a dénoncé l’organisation Courage qui essaye d’implanter en France les thérapies de conversion qu’elle pratique sur le continent américain. 

Les associations sont mitigées sur l’utilité de légiférer, entre nécessaire protection des droits humains et risque d’une loi purement symbolique tant ces pratiques sont difficiles à caractériser. Il faut noter que le juge peut d’ores et déjà les condamner sur la base des textes existants. À ce titre, un séminaire de conversion organisé par Torrents de Vie a été interdit à Toulouse en 2011 sur la base de risques de troubles à l’ordre public. Quatre ans plus tard, deux membres de l’Église évangélique de Cognac ont été condamnés en première instance pour provocation à la haine, après avoir distribué des tracts intitulés Délivré de l’homosexualité

Enfin, le débat sur une éventuelle loi interdisant ces pratiques doit en engendrer un autre : comment justifier les parcours de soins médicalisés, où la psychiatrie prend une place importante, pour les personnes transgenres alors que la transidentité n’est plus considérée comme une maladie en France depuis 2010 et que l’OMS a initié son retrait de la liste des troubles mentaux ? Là aussi il faut s’insurger ! Et envisager de légiférer également. 

 

1 commentaire

  • Simon

    Bonjour Amandine, Avant de saisir le Parlement pour les thérapies de conversion, je suggère de solliciter la Haute Autorité de Santé. Robert SIMON

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