Dimitris Papaioannou © Julian Mommert Sens dessus dessous

Sens dessus dessous : une sélection “danse” renversante

Pour cette nouvelle édition du Festival Sens Dessus Dessous, la Maison de la Danse de Lyon, en partenariat avec l’Espace Albert Camus de Bron, donne à voir une sélection de spectacle qui confrontent les individus à eux-mêmes.  

 

Viens te faire un Grec 

L’artiste protéiforme Dimitris Papaioannou, qui a notamment conçu les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques d’Athènes, propose avec The Great Tamer une exploration de la condition humaine. Multipliant les références artistiques, de Botticelli à Stanley Kubrick en passant par Rembrandt, le spectacle emprunte autant à la danse qu’aux arts du cirque pour dresser le portrait d’une humanité en quête d’elle-même. Sur un plateau en pente fonctionnant par strates, les dix interprètes archéologues creusent et exhument littéralement une histoire en pièce qu’il s’agit de reconstruire. Les corps apparaissent alors tour à tour mutilés, rapiécés tels des monstres de Frankenstein ou augmentés d’appendices divers, suggérant ainsi les capacités d’adaptation de l’être humain.  

The Great Tamer, les 4 et 5 mars à la Maison de la Danse, 8 avenue Jean Mermoz-Lyon 8 / 04.72.78.18.00 

 

Coup de balai 

Loin des conseils dispensés par Marie Kondo en librairie et sur Netflix, la performeuse suisse Eugénie Rebetez explore néanmoins la thématique du ménage et du rangement avec son nouveau spectacle intitulé Bienvenue. La maison devient alors une métaphore de son propre corps, les frontières entre l’extérieur et l’intérieur se brouillent redéfinissant la notion même d’intimité. Rebetez ouvre alors la voie à une réflexion sur l’ordre et le désordre et les bienfaits de ces deux aspects au sein d’un même individu, avec en filigrane la répartition des tâches, la condition féminine et les rapports sociaux de classes.  

Bienvenue, les 4 et 5 mars à l’Espace Albert Camus, 1 rue Maryse Bastié-Bron / 04.72.78.18.00

 

Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise? 

Depuis son apparition au début des années 2000 dans le contexte d’émeutes raciales des banlieues pauvres de Los Angeles, le krump, cette danse ultra-codifiée qui reprend la gestuelle de l’affrontement et du combat pour détourner l’énergie de la violence vers la créativité, n’a eu de cesse de se frayer un chemin sur les scènes de danse contemporaine. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un coup d’œil à la vidéo réalisée par Clément Cogitore pour le compte de l’Opéra de Paris et mettant en scène une troupe de danseuses et danseurs de krump sur un extrait des Indes galantes de Rameau. Ou encore de se pencher sur la saison dernière de la Maison de la Danse de Lyon qui proposait le spectacle Éloge du puissant royaume de Heddy Maalem. La danseuse Nach, qui présente cette année Cellule à l’Espace Albert Camus, faisait d’ailleurs partie de la distribution de ce spectacle. Dans ce solo, les projections vidéo semblent dialoguer avec le corps de l’interprète, offrant alors une exploration de l’intime et de la violence intérieure.  

Cellule, les 8 et 9 mars à l’Espace Albert Camus, 1 rue Maryse Bastié-Bron / 04.72.78.18.00 

www.maisondeladanse.com 

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