FanXoa

FanXoa présente son exposition, 24 héroïnes électriques

C’est dans la galerie Artemisia – au sein de l’École Normale Supérieure de Lyon – que se trouve cette exposition surprenante de l’artiste FanXoa, 24 héroïnes électriques.

Sur les murs blancs, vingt-quatre portraits de femmes du XXe et XXIe siècles sont complétés par un document vidéo et textuel, permettant à leurs pensées féministes de prendre vie devant nous. Vingt-quatre, comme les Vingt-quatre heures de la vie d’une femme de Sweig (1927) mais surtout, comme le temps de trêve sans viols demandée par Andrea Dworkin en 1983.

Le voyage est circulaire. Le regard balayant ces femmes peintes accrochées à hauteur des yeux, on est confronté·e à chacune d’entre elle de manière frontale mais intime. Huit punks, huit guérilléras, huit philosophes. Notre première rencontre se fait avec Hannah Arendt, grande philosophe du XXe siècle. Seules femmes avec Simone de Beauvoir – peinte deux tableaux plus loin – à être citées dans les manuels scolaires, leur présence symbolise cette théorisation des idées féministes. Mais au fil des portraits on découvre d’autres figures qui ont renversé les codes et remis en question la domination par d’autres moyens, parfois non violents, souvent radicaux. Que ce soit Noor Inayat Khan (première agente à opérer clandestinement en France contre le nazisme),  Vi Subversa (guitariste du groupe anarcho-punk Poison Girls) ou encore He-Yin Zhen (anarchiste chinoise qui publie en 1907 The Feminist Manifesto), les barrières entre culture punk, action des luttes et réflexions sont effacées. 

L’artiste, auteur-compositeur, producteur de punk mais aussi ingénieur de recherche au CNRS, aime jouer avec ces frontières floues. Les réflexions de ces femmes aux cultures variées sont découpées, surlignées avec un rose flashy et assemblées dans un énorme collage placardé au mur. Les mots font alors écho à la puissance des regards et résonnent dans la bouche des protagonistes grâce aux vidéos. L’art de FanXoa devient alors un espace de décloisonnement, où les luttes des guérilléras entrent en contact avec à la rébellion punk, nourrissant les réflexions sur le genre et la société patriarcale. 

24 héroïnes électriques, jusqu’au 20 mars à la galerie Artemisia de l’ENS, 15 parvis René Descartes-Lyon 7 www.ens-lyon.fr

fanxoa.archivesdelazonemondiale.fr

Poster un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.