Depuis le 1er juin 2021, il est autorisé que la délivrance de la Prep (Prophylaxie Pré-exposition) soit initiée par les médecins généralistes.

La Prep en ville

Suite à l’annonce du ministre de la Santé, Olivier Véran, le 1er juin 2021, il est dorénavant autorisé que la délivrance de la Prep (Prophylaxie Pré-exposition) soit initiée par les médecins généralistes. Ce changement semblait être attendu tant par les praticien·nes en milieu hospitalier que par le milieu associatif qui ont œuvré à le rendre possible. Est-ce enfin un aboutissement pour la Prep auprès du plus grand nombre ? 

La primo-délivrance de la Prep par les médecins généralistes est l’aboutissement d’une logique d’externalisation d’une pratique faite jusqu’alors majoritairement en milieu hospitalier. Cette externalisation n’a pas été immédiate pour que les médecins généralistes puissent être formé·es par des praticien·nes hospitalier·es à un protocole auxquels celleux-ci sont déjà bien accoutumé·es. De fait, une formation numérique au protocole de la Prep (intitulée Formaprep) a été lancée dans la foulée de l’annonce d’Olivier Véran. Cette formation ne s’arrête pas qu’à la Prep mais englobe des thématiques de santé sexuelle diverses et variées comme l’usage de drogues en contexte sexuel (chemsex)

Ainsi, la formation à la santé sexuelle proposée dans le cadre de la Prep semble participer à une actualisation souhaitable des pratiques et des connaissances médicales pour les médecins généralistes, et ce au-delà du cadre de ce protocole.  

L’incidence du virus est la plus élevée chez les populations hétérosexuelles

La Prep s’est assez vite développée comme nouvel outil de prévention chez les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes), cependant celle-ci peine à se développer chez d’autres publics. En effet, selon l’enquête Rapport Au Sexe (ERAS) 2019 d’Annie Velter, la Prep reste bien souvent une prévention pour les HSH en milieu urbain. Or, contrairement aux idées reçues, l’incidence du virus est la plus élevée chez les populations hétérosexuelles, notamment les personnes nées à l’étranger, qui comptent à hauteur de 51% du total des découvertes de séropositivité, et ce depuis quelques années. 

Peut-on espérer que la délivrance de la Prep par les médecins généralistes permette d’accélérer l’endiguement de l’épidémie chez ces populations ? L’externalisation de la Prep, en plus d’informer les médecins généralistes de nouvelles pratiques et d’évolution concernant la prise en charge de la santé sexuelle, a pour avantage évident de faire que le suivi Prep ne se fasse plus uniquement au sein des murs des hôpitaux. Certaines personnes n’ont, en effet, pas l’habitude de passer par les infrastructures hospitalières, notamment des publics déjà peu informés sur la santé sexuelle. Ainsi, autoriser les médecins généralistes à délivrer la Prep serait prometteur en ce qu’un plus grand nombre de praticien·nes participeraient à l’effort national contre le VIH, et donc qu’un public plus large serait touché. 

Mais encore faut-il que l’information soit entendue des médecins généralistes et que celleux-ci veuillent se former à la délivrance de la Prep. Or, cela nécessiterait certainement de considérer que la Prep est un outil de prévention comme un autre car elle est encore trop souvent vue comme un outil de prévention uniquement communautaire, malgré ses bons résultats. 

À consulter

Dossier : Tout savoir sur la Prep, en ligne sur sida-info-service.org.

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