Vues d’en face projette “Polyester” et “Glen or Glenda”

En partenariat avec le Festival des Maudits Films, Vues d’en face propose de voir ou de revoir deux films au croisement de la série B et des thématiques queers : Glen or Glenda d’Ed Wood et Polyester de John Waters.

polyester john waters tab hunter divine heteroclite lyonInaugurant un partenariat que l’on espère durable avec le Festival des Maudits Films (une semaine de cinéma bis et d’exploitation, chaque année au mois de janvier à Grenoble), Vues d’en face projette en cette fin d’année deux pépites qui appartiennent autant à la série B (voire Z) qu’au registre des films queers. On doit la première, Glen or Glenda (1953) à l’incomparable cinéaste Ed Wood (1924-1978), parfois surnommé par dérision «le plus mauvais réalisateur de tous les temps». Un jugement bien sévère en vérité, car s’il est vrai que ses films bourrés de faux-raccords souffrent à l’évidence de budgets minuscules et d’effets spéciaux (très) artisanaux, chacun d’eux transpire d’un amour sincère et passionné du septième art, qui se double d’un regard empathique sur ses sujets. C’est le cas avec ce premier long-métrage semi-documentaire consacré à ce qu’on appelait alors le “transsexualisme” et vaguement inspiré de l’expérience de Christine Jorgensen, l’une des premières trans MtF opérée. L’intérêt pour celles et ceux que la société rejette à ses marges, c’est l’un des points communs entre Ed Wood et John Waters, le fameux “pape du trash”, qui, à l’aube des terribles années Reagan, livrait avec Polyester (1981) l’une de ses plus féroces satires des classes moyennes américaines. Le travesti Divine, son actrice fétiche, y incarne une desperate housewife neurasthénique, jusqu’à ce qu’elle retrouve le bonheur dans les bras du beau Tab Hunter… Il y a là sans doute comme une analogie avec les spectateurs et spectatrices, qui, au sortir de cette double séance spéciale, auront tout oublié de la grisaille et de la déprime hivernales.

Rencontre du troisième genre, vendredi 12 décembre à 20h à la salle Juliet Berto, passage du Palais de Justice-Grenoble

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