“Sugar daddy”, le mot d’avril du Dicogay

Tous les mois, Hétéroclite se propose d’éclaircir le jargon homosexuel et des minorités de genre : en avril, zoom sur sugar daddy.

 

Sugar daddy : mot anglais. Littéralement, papa en sucre. Dans la communauté gay : amant âgé et généreux d’un jeune homme. Papa poule?

Avec les sugar daddy, les relations entre hommes mûrs et jouvenceaux existent encore de nos jours. L’amour socratique ou plus simplement initiatique est une modalité relativement classique, bien qu’un peu démodée, d’union parmi les homosexuels. Évidemment, en plus d’un savoir générationnel inédit, mieux vaut qu’il y ait aussi quelques euros à transmettre. Le tout étant que les termes de l’échange, le corps et la fraîcheur d’un côté, l’expérience et la stabilité de l’autre, se valent tout de même un peu. Le sugar daddy est gentil mais attention, il ne faudrait pas qu’il prenne son protégé pour la soubrette de la maison. Historiquement, sa mission est d’élever spirituellement l’ingénu, de rendre ferme la peau tendre de l’innocent. Ce qui n’implique pas nécessairement d’en passer par la fessée. L’initiation, vous l’aurez compris, est aussi bien intellectuelle et morale que sexuelle. Il existe de jeunes homosexuels qui recherchent spécifiquement des relations de ce type ; on les appelle en anglais les daddyhunters, entendez «chasseurs de papas». Ce mot a donné son nom au site daddyhunt.com, créé par le compagnon d’Armistead Maupin, l’auteur des Chroniques de San Francisco. Il ne faut en général pas beaucoup plus qu’une telle anecdote pour remettre une pratique au goût du jour…

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