Dr Pink et Mr Hard

Nouvelle grille, nouvelle équipe, nouvelle économie. La petite chaîne rose revient en force dans le PAF. En plus, elle est à moitié gratuite.

Créée en octobre 2005, la chaîne Pink TV a failli disparaître. Elle n’a jamais pu atteindre les 160 000 abonnés qui auraient assuré son équilibre. Début 2007, elle cherchait encore une recapitalisation d’un million d’euros et une nouvelle formule moins gourmande. C’est fait et la solution passe par la schizophrénie. La chaîne se dédouble. Elle ouvre l’antenne à 22 heures sous les traits de Pink TV. Disparues les émissions de plateau et les productions propres, trop coûteuses. On retrouve quand même des rediffusions du magazine culturel Le Set, ou le Je-Nous de Claire, parce qu’ils sont «au catalogue». Mais la grille s’appuie surtout sur des productions indépendantes, des documentaires, des fictions, des séries, «des programmes communautaires qui n’auraient jamais pu être diffusés par d’autres chaînes», explique Cyrille Marie, le nouveau directeur des programmes. Des focus sur des icônes comme Freddy Mercury, Mylène Farmer, Marlène Dietrich, les Pet Shop Boys. Bonne nouvelle : c’est disponible en clair, donc gratuit pour les abonnés au câble selon leur formule (Sur Numéricâble, canal 37, Pink est disponible à partir de la formule Premium). À minuit, Place aux pornos : Docteur Pink se transforme en Mister Hard. La chaîne s’appelle alors PinkX. Une programmation éclectique, il en faut pour tous les fantasmes, «il n’y a pas que des jeunes gens de 20 ans» reprend Cyrille Marie. Le programme se découpe donc en cases, comme «ethnique», «amateur français…» Uniquement de la qualité, affirme-t-on du côté de chez Pink, une sélection rigoureuse, pour éviter les mauvaises surprises de films achetés au hasard et qui n’ont rien derrière la jaquette. «Nous travaillons avec des grands noms : Chichi LaRue, Titan, AYOR, HPG, Gay French Kiss». Une exigence : rien que du safe sex. Il en coûte 9 euros par mois d’abonnement pour deux films par soir. La diffusion est doublement cryptée pour protéger les mineurs de coupables vagabondages. C’est donc le X qui paie le Y, le porno qui subventionne le textile. Un nouveau départ pour Pink TV qui envisage de reprendre quelques productions propres si les choses tournent bien. Et qui se dit très ouvert à des propositions de programmes venant de producteurs indépendants…

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