“Le Dernier Été de la Boyita” de Julia Solomonoff

Vues d’en face s’associe à l’association étudiante Fa Sol Latino pour proposer de voir ou revoir le beau film de Julia Solomonoff, Le Dernier Été de la Boyita, sorti en France en 2010.

le dernier été de la boyita de julia solomonoffLes bonnes nouvelles venues d’Argentine se suivent sans se ressembler. Encore que… Après le mariage gay (légalisé là-bas en juillet 2010 par le gouvernement de centre-gauche de Cristina Kirchner), voilà Le Dernier Été de la Boyita, film tout en finesse et en subtilité sur la question doublement centrale de l’identité et du genre, qui a notamment remporté le Prix du public lors de l’édition 2010 du festival international du film gay et lesbien de Grenoble, Vues d’en Face. Trois ans après le merveilleux XXY de Lucia Puenzo qui explorait déjà ces parages via le portrait ultra-sensible d’une jeune hermaphrodite, revoilà donc une réalisatrice argentine à l’ouvrage sur un thème approchant.

Comme sa devancière, Julia Solomonoff (dont c’est le second film) choisit de s’y confronter à travers le prisme de l’enfance et de l’adolescence, et donc de la construction de soi et de son identité. C’est dire si le chemin est, a priori, délicat. Or voilà : grâce à un regard qui sait se contenter d’effleurer sans insister, grâce à une écriture qui a l’intelligence de ne rien poser en termes de problèmes ou de discours pour ne s’intéresser, tout en douceur, qu’à un cas particulier, Le Dernier Été de la Boyita évite tous les écueils du film à thèse.

Film d’interrogations et de découvertes

Cette jolie chronique estivale préfère en effet se concentrer sur la relation, au sein d’une ferme, entre deux gosses issus de milieux différents : Jorgelina, une gamine de la ville confrontée à la séparation de ses parents et à la métamorphose de sa grande sœur en adolescente et Mario, un garçon de la campagne du même âge qu’elle et dont le corps est en train de muter. Film d’interrogations et de découvertes – du corps (le sien et celui de l’autre), du désir, du féminin et du masculin, de l’âge adulte… –, ce long-métrage à la grâce prometteuse est baigné d’une lumière chaude qui ne fait que renforcer les passionnantes zones d’ombres et de secrets qu’il renferme.

Le Dernier Été de la Boyita, mardi 24 février 2015 à 20h à l’Amphidice, 1381 rue des Résidences-Saint-Martin-d’Hères / www.vuesdenface.com

 

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